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27 juillet 2023 4 27 /07 /juillet /2023 13:52
De la république policière à la république fasciste ?

S’il faut en passer par la pure ignominie politique pour défendre l’ordre bourgeois, ainsi sera-t-il.

 

 

On savait déjà très exactement où en est le signifiant « républicain » après un communiqué ouvertement raciste et factieux de syndicats policiers d’extrême droite, invoquant comme il se doit « l’ordre républicain » pour lancer la chasse à l’homme, plus précisément à ceux des hommes considérés comme des « nuisibles ». Tout à son habitude de confondre modération et aveuglement, le journal Le Monde avait jugé le communiqué « révélateur de l’exaspération des troupes », là où il aurait plutôt fallu y voir la fascisation caractérisée de l’appareil de force — et en concevoir un chouïa plus d’inquiétude.

Mais jamais Le Monde ne dira un mot de la fascisation en cours : consentir à l’aveu qu’elle se déroule sous les auspices d’un pouvoir qu’il a si longtemps encensé, c’est sans doute trop lui demander. Le Monde peut à la rigueur comprendre le fascisme comme malheureuse irruption venue de nulle part, ou comme curiosité historique sans suite possible, mais jamais n’accédera à l’idée que le fascisme naît « du dedans ». Car notre « dedans », pour Le Monde, c’est « la république » et « la démocratie ». Or comment la république et la démocratie pourraient-elles accoucher du fascisme puisqu’elles en représentent le principe opposé ? Voilà la bouillie qui traîne dans les têtes formées à l’Institut d’Études Politiques, école où l’on n’a notoirement jamais rien compris à ce qu’est la politique....

 

Sources : Le Monde diplomatique par Frédéric Lordon | mis à jour le 12/02/2024

- Hypothèses
Ici commence la divergence des interprétations possibles — pour maintenant ou pour plus tard....

 

🔴 Pour lire la suite 👉 https://blog.mondediplo.net/de-la-republique-policiere-a-la-republique

 

 

 

- Audio de De la république policière à la république fasciste ?

 

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9 juillet 2023 7 09 /07 /juillet /2023 13:00
Entretien de Jean-Luc Mélenchon avec Mediapart le 4 juillet 2023 : « Le pouvoir ne contrôle plus la police, il en a peur »

Il y a un retournement du front républicain, transformé en « front antipopulaire » ?

 

 

Une semaine après la mort du jeune Nahel, le chef de file de La France insoumise revient sur la nécessité d’apporter des réponses politiques aux violences policières et à la relégation des quartiers populaires. Et appelle la gauche à « se réveiller » face à l’extrême droite.
Le ton est de nouveau monté, mardi 4 juillet, dans l’hémicycle de l’Assemblée nationale. Interrogée par la présidente du groupe La France insoumise (LFI), Mathilde Panot, sur l’absence de réponses politiques une semaine après la mort du jeune Nahel, tué à bout portant par un policier, la première ministre s’est encore attaquée au mouvement de Jean-Luc Mélenchon. « Vous sortez du champ républicain », a-t-elle cette fois lancé aux député·es insoumis.

Depuis le drame de Nanterre, les critiques de la droite et de l’extrême droite se sont concentrées sur LFI, gagnant peu à peu les rangs de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes). Le débat sur les violences policières et les quartiers populaires, lui, a été complètement éclipsé. Dans un entretien accordé à Mediapart, Jean-Luc Mélenchon analyse les ressorts de ce basculement, derrière lequel il perçoit l’avènement d’un « front antipopulaire ».

 

 

Sources : Médiapart par Mathieu Dejean, Fabien Escalona et Ellen Salvi | mis à jour le 23/08/2023

- Mediapart : Cela fait une semaine que Nahel a été tué à bout portant par un policier. Très vite, le débat n’a plus porté sur les violences policières, mais sur celles des jeunes des quartiers populaires. Quel regard portez-vous sur ce basculement ?
Jean-Luc Mélenchon : Le président aurait dû répondre, séance tenante, aux problèmes qui ont créé les circonstances de la mort de Nahel, c’est-à-dire immédiatement suspendre cette loi « permis de tuer » Cazeneuve de 2017. Mais comme son intention n’est pas de répondre aux problèmes qui sont ici posés, il en a inventé d’autres. C’est une tactique de diversion.

 

Il a d’abord pointé la responsabilité des parents – ce qui est un propos insultant, qui manifeste son refus de prendre en compte leur situation sociale. Puis, il a mis en cause les jeux vidéo – ce qui est une assertion digne du café du commerce, car il n’y a aucune étude qui atteste d’un lien entre ces jeux et la violence. Enfin, la majorité nous a pointés, nous, les Insoumis.

 

Quand j’ai expliqué que nous appelions à la justice, on en a déduit que je n’appelais pas au calme et cela nous a été reproché. Pourtant, nous intervenons sur notre terrain. Nous ne sommes pas des sociologues ou des urbanistes. Notre rôle consiste à formuler une évaluation politique d’un problème politique pour lui apporter des réponses politiques.

 


- Mediapart : Comment jugez-vous celles du pouvoir ?
Jean-Luc Mélenchon : Je note que la première réaction de Macron, lorsqu’il a été informé de la mise à mort d’un jeune homme de 17 ans, a été humaine. Comme n’importe quel parent, il a estimé que cet événement était inacceptable, ce qui est vrai. Et il s’est arrêté là, laissant le soin à un ministre d’appeler la mère de Nahel. Il aurait pu l’appeler lui-même ou aller la voir, ce qui aurait été un geste extrêmement fort, pour montrer qu’il n’y avait pas de décrochage entre la population et les autorités.

 

Au lieu de cela, il a passé son temps à courir derrière la police. Ce qui a été immédiatement compris par les syndicats policiers Alliance et Unsa Police, qui ont produit un communiqué en tous points inacceptable. Or, nous n’avons pas entendu une seule critique. Quand on a interrogé Dupond-Moretti ou d’autres dirigeants, ils ont dit que ce n’était pas leurs paroles, voire qu’ils n’avaient pas de commentaire à faire. Ce qui veut dire que nous sommes plus en danger que nous ne le pensions.

 

Le président et son gouvernement n’ont toujours pas fait une seule proposition en rapport avec les événements.

 

L’organisation majoritaire de la police déclare que « l’heure n’est pas à l’action syndicale mais au combat » et même que « les policiers sont au combat car nous sommes en guerre ». Je parle là comme le représentant politique d’une partie de l’opinion des Français, qui se sent menacée par un pouvoir qui se comporte de cette manière face à la population des quartiers populaires. Et qui ne fait rien quand des bandes armées de fascistes viennent dans les rues choper des gamins et les livrer à la police. J’insiste donc : nous sommes en danger car le pouvoir ne contrôle plus la police. Il en a peur. Il lui est soumis.

 

Voilà la situation au bout d’une semaine. Avec ce constat inouï que le président et son gouvernement n’ont toujours pas fait une seule proposition en rapport avec les événements, à part envoyer 45 000 hommes [chargés du maintien de l’ordre – un chiffre volontairement surestimé par le ministère de l’intérieur, selon Le Canard enchaîné – ndlr] dans tout le pays. Même Jacques Chirac, en 2005, avait tenu un discours qui essayait de préserver un terrain commun, sur lequel les gens de tous bords pouvaient se retrouver.

 

À l’époque, Claude Dilain, le maire de Clichy-sous-Bois, avait eu cette phrase magnifique au congrès du PS, tenu à la sortie des révoltes urbaines : « Vous souhaitez un retour à la normale, mais c’est la normale qui est insupportable. » Nous savons que la normale est insupportable et que le peuple qui se trouve là la supporte avec un courage et une patience incroyables. La réponse, c’est donc la justice. Autrement dit : le calme, ça se construit.

 

 

- Mediapart : Vous affirmez que le pouvoir a peur de la police. C’est une parole forte. Est-ce selon vous une situation inédite sous la Ve République ?
Jean-Luc Mélenchon : C’est justement une situation similaire qui a donné la Constitution de 1958, car le pouvoir ne contrôlait plus l’armée. Là, il [Ndlr : Macron] ne contrôle plus la police, dont les syndicats majoritaires utilisent des mots directement tirés du répertoire de l’extrême droite, en traitant la population qui lui résiste de « nuisibles ». On avait eu un premier signal d’alerte quand Christophe Castaner s’était prononcé contre les clés d’étranglement. On avait alors été stupéfaits de voir des policiers réclamer que leur soit laissé le droit d’étrangler. À ce moment-là, on avait compris que pour montrer une telle audace, il fallait qu’ils sentent un rapport de force favorable. De fait, M. Castaner y a laissé son ministère.

 


- Mediapart : Comment expliquez-vous qu’il soit devenu impossible d’avoir un discours critique sur la police ? De tout simplement dire qu’il y a un problème de racisme dans la police sans être immédiatement mis au ban de la République ?
Jean-Luc Mélenchon : Au point de départ, il y a une confrontation de deux visions du monde et des rapports sociaux : l’extrême droite et les Insoumis. Ceux qui partageaient la doctrine économique du libéralisme se sont retrouvés face à une population qui résistait massivement à leur politique. Ils ont alors accepté le discours de diversion de l’extrême droite, prétendant que le problème c’est l’immigré, et même le musulman, afin d’introduire une coupure dans la population française. Ce faisant, ils ont dévalé la pente. C’est le destin promis à quiconque cède un mètre de terrain à l’extrême droite.

 

Il y a eu un retournement du front républicain, transformé en “ front antipopulaire ”.

 

Cette évolution vers le pire se traduit politiquement par ce que les économistes Bruno Amable et Stefano Palombarini appellent le « bloc bourgeois ». On a bien vu au second tour des législatives que le pouvoir considérait que le pire, ce n’était pas l’extrême droite mais nous. Puis, il y a eu le tournant de l’élection partielle en Ariège, où une candidate insoumise, arrivée nettement en tête au premier tour, a vu tous les autres se mettre d’accord pour la battre au second. Aussitôt, nous avons entendu Jean-Pierre Raffarin affirmer qu’un front républicain à l’envers s’était constitué[1]. Et en effet, il y a eu un retournement du front républicain, transformé en « front antipopulaire ».

 

J’utilise cette expression, car elle rappelle la situation de 1936, lorsque tous les autres s’étaient mis d’accord contre le Front populaire, selon le slogan « mieux vaut Hitler que le Front populaire ». La formation de ce front antipopulaire est une porte ouverte à la catastrophe pour notre pays.

 

 

- Mediapart : Vous et le mouvement LFI avez cristallisé les critiques. Vos détracteurs vous excluent de l’arc républicain. Comment comptez-vous briser cet isolement ?
Jean-Luc Mélenchon : D’abord, on ne se sent pas isolés. Nous représentons un secteur de la population. Notre ciblage n’est en fait qu’un prétexte à une autre visée politique, à savoir l’unification des droites. Le défi qui nous est posé, c’est de ne jamais mettre à distance les milieux sociaux que l’on représente, même quand ils ont des contradictions – parce que ça ne fait plaisir à personne que des voitures brûlent. Nous devons empêcher qu’une partie de notre bloc bascule du côté du parti de la répression. Pour cela, il faut continuer d’être l’expression politique de ce bloc, même quand c’est difficile. La justice partout est sa cause commune !

 

De toute façon, aucune propagande n’effacera les données du problème.

  • Premièrement, les quartiers populaires ont été mis au ban de la République, avec des populations racisées par le regard des autres, assignées à résidence et à religion, qui bénéficient de moins d’argent, de transports et d’offre médicale que les autres.
  • Deuxièmement, les riches ont fait sécession. Ils se sont réfugiés dans leurs quartiers avec une vision fantasmée du reste de la société. De manière générale, tout ce qui était de l’ordre de la mise en commun disparaît, avec pour résultat « chacun chez soi ».

 

 

- Mediapart : Vous évoquez « les riches », mais les comportements de sécession sociale peuvent aussi toucher les classes moyennes…
Jean-Luc Mélenchon : Parlons-en. Déjà dans les années 1930, les classes moyennes représentaient un enjeu électoral. Elles étaient plus hétérogènes qu’aujourd’hui, avec beaucoup de boutiquiers et de paysans. La droite opposait le sort de ces groupes à celui des ouvriers, dans son combat contre le Front populaire. Aujourd’hui, on fait face à un milieu plus homogène qu’à cette époque, en raison d’une communauté matérielle de fait dans la dépendance aux réseaux.

 

Regardons de plus près. Pour que la stratégie de centre-gauche fonctionne, comme dans les années 1970, il faut des classes moyennes ascendantes. Quand j’étais adhérent socialiste à Lons-le-Saunier [dans le Jura – ndlr], ma secrétaire de section était une assistante sociale, mon premier secrétaire fédéral était un maître de conférences à la faculté. Qui étaient ces gens-là ? Des enfants d’ouvriers syndiqués, en ascension sociale et communiant dans des mots d’ordre transversaux, comme celui de l’autogestion.

 

La différence, c’est qu’aujourd’hui les classes moyennes ne sont plus ascendantes. Elles sont appauvries et en voie de déclassement. Leur rapport à la politique est déterminé par une incertitude : dans la polarisation sociale, de quel côté vont-elles aller ? Là, en ce moment, elles penchent vers le retour au calme. Dans huit jours, cependant, vous aurez une avalanche de documents, d’articles, de tribunes sur les conditions de vie dans les banlieues. À ce moment-là, je pense que les classes moyennes « sachantes » et éduquées vont reprendre leur sang-froid, et seront convaincues qu’il n’y a pas de solution policière à une situation pareille.

 

 

- Mediapart : Quelle stratégie politique adopter dans une arène médiatique hystérisée et binarisée ? Vous avez pour principe de ne jamais reculer sur vos prises de position, mais n’est-ce pas prendre le risque de devoir vous justifier sans cesse sur la forme, au détriment du fond ?
Jean-Luc Mélenchon : Je vous rappelle que nous ne vendons pas des glaces. Nous appartenons à un camp politique, on ne peut pas marchander nos convictions. Et c’est la condition pour être entendus ensuite.

  • Si nous ne tenons pas bon, qui va le faire ?
  • De qui gagnerait-on la sympathie en cédant ? Des gens qui s’affolent ? De ceux qui ont peur ? Il faudrait alimenter celle-ci ? Non.

Notre devoir est de tenir bon. À cet égard, je suis formidablement et agréablement surpris par la capacité de résistance du groupe parlementaire des Insoumis. Beaucoup ont été élus pour la première fois de leur vie. Ils ont à peine un an d’Assemblée nationale, avec des reproches constants à supporter.

 

À chaque étape, à chaque pas, on dit quelque chose à quelqu’un qui se sent plus digne, plus fort.

 

Nous ne perdons pas de temps à nous expliquer sur la forme, car de forme il n’y en a pas : c’est une pure invention. Aucun d’entre nous n’a appelé à l’insurrection ou à mettre le feu. En revanche, quand je vais à la télévision et que je raconte la situation des mères qui ont du mal à faire face, je suis entendu par des milliers de femmes qui sont la substance du quartier populaire. À chaque étape, à chaque pas, on dit quelque chose à quelqu’un qui se sent plus digne, plus fort.

 

 

- Mediapart : Revenons à la mort de Nahel. Le gouvernement de Bernard Cazeneuve et François Hollande a fait voter en février 2017 une loi permettant un usage facilité des armes à feu pour les forces de l’ordre. Tout le groupe PS avait voté pour. Est-ce possible aujourd’hui pour la Nupes d’avoir une position commune pour son abrogation ?
Jean-Luc Mélenchon : Vous avez raison de pointer cette loi[2]. Ç’eût été le bon sens élémentaire de la suspendre après la mort d’un enfant. Le signal que recevrait la police, c’est : on ne tire plus. En légitime défense, personne n’a jamais discuté du fait qu’ils se servent de leurs armes. Ils le savent. Mais je suis toujours pour limiter la casse. J’avais ainsi été conduit à dire qu’il faut les désarmer pour encadrer les manifestations. Nous défendons aussi le dépaysement immédiat de toute affaire de violences policières, ce qui est une revendication du Syndicat de la magistrature, et la création d’une commission « Vérité et justice ». Nous en avons besoin, car il y a un grand nombre d’affaires où il n’y a pas encore de décision de justice.

 

Venons à celles et ceux qui ont voté cette loi. Pour commencer, ni les Verts ni les communistes ne l’ont fait – c’est un bon début. Quant aux socialistes, leur groupe à l’Assemblée a fait un communiqué qui dit ceci : « Parce que nous sommes attachés à l’ordre républicain, [...] nous le disons clairement : il faut urgemment redéfinir une doctrine de maintien de l’ordre, travailler à une réforme de la formation des policiers, à une refonte des autorités de contrôle et de sanction de nos forces de l’ordre, mais aussi à une nécessaire évaluation de l’application de la loi de 2017, en vue de la réviser. » Ils veulent donc la réviser, c’est mieux que rien. Quel besoin d’aller ensuite dire qu’ils ont une divergence fondamentale avec moi ? De quoi parlent-ils ?

 

 

- Mediapart : Juste après la mort de Nahel, vous avez dit que la police devait être « entièrement refondée ». Qu’est-ce que ça veut dire concrètement ? Et que répondez-vous à toutes celles et ceux qui, à gauche, estiment que la police sera toujours une force de répression au service de l’État ?
Jean-Luc Mélenchon : Il y a besoin d’une police dans toutes les sociétés, c’est l’évidence depuis que les villes existent. Je ne pense pas qu’on se passera de la nécessité de faire appliquer la loi par des gens qui représentent l’État. Pourquoi ? Parce qu’on ne veut pas que tout le monde s’en mêle. Il y a une police, pour que tout le monde ne la fasse pas, et parce qu’il faut la faire bien. C’est donc un métier et une délégation de pouvoir qui doivent rester sous étroit contrôle politique. Traditionnellement, les grandes forteresses de l’État sont cogérées. Le ministre de l’intérieur compose avec les syndicats de police. Mais entre composer et lui donner le pouvoir, il y a une marge !

 

Les enquêtes démontrent que près de 50 % des policiers votent à l’extrême droite[3]. Comment se fait-il que le corps chargé du maintien de l’ordre républicain ait majoritairement comme opinion des idées qui ne le sont pas ? Qu’est-ce qui fait qu’un homme de 24 ans tire sur un gamin ? Ou sur une jeune femme ? C’est parce qu’il n’y voit pas son frère ou sa copine. Je ne dis pas qu’ils tirent par racisme, mais leur racisme leur fait oublier sur qui ils sont en train de tirer. C’est ma conviction.

 

Il faut donc refonder la police, en commençant par la formation, la reprise en main de l’encadrement, le rétablissement du code de déontologie de Pierre Joxe... Je vous rappelle d’ailleurs que lorsque celui-ci était ministre de l’intérieur et que des policiers sont venus manifester en armes sous ses fenêtres, il en a mis à pied cent vingt, et exclu quatre. Je vous garantis qu’après cela il y avait une ambiance de travail. Les revendications, oui, c’est la vie syndicale. Mais le syndicat qui écrit « nous sommes en guerre », ce devrait être une mise à pied directe.

 

Entretien de Jean-Luc Mélenchon avec Mediapart le 4 juillet 2023 : « Le pouvoir ne contrôle plus la police, il en a peur »
Entretien de Jean-Luc Mélenchon avec Mediapart le 4 juillet 2023 : « Le pouvoir ne contrôle plus la police, il en a peur »
Entretien de Jean-Luc Mélenchon avec Mediapart le 4 juillet 2023 : « Le pouvoir ne contrôle plus la police, il en a peur »
Entretien de Jean-Luc Mélenchon avec Mediapart le 4 juillet 2023 : « Le pouvoir ne contrôle plus la police, il en a peur »
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Entretien de Jean-Luc Mélenchon avec Mediapart le 4 juillet 2023 : « Le pouvoir ne contrôle plus la police, il en a peur »

 

 

- Mediapart : Vous avez évolué sur les questions d’islamophobie. Peut-on dire la même chose à l’égard de la violence en politique ?
Jean-Luc Mélenchon : Par rapport à mes 20 ans, incontestablement. À 20 ans, j’étais un admirateur de la guerre de guérilla du Che. Ensuite, après le coup d’État de Pinochet, j’étais d’accord avec ceux qui faisaient de la résistance armée. Et puis, j’ai fait le bilan de tout ça : avons-nous eu un résultat significatif où que ce soit, d’une quelconque manière ? Non, et les meilleurs sont morts.

 

Je pense définitivement que la violence comme stratégie politique ne mène nulle part. Non parce que je serais une espèce de saint que la violence effraierait, mais parce que ça ne mène qu’à des désastres. Je prône les stratégies non violentes. La seule stratégie révolutionnaire, c’est le vote.

 

 

- Mediapart : Comment expliquez-vous alors qu’on vous accuse d’être du côté de la violence ?
Jean-Luc Mélenchon : Nous devons passer notre temps à nous défendre d’être des violents, alors que c’est le pouvoir qui institutionnalise la violence. Par ailleurs, il y a aussi une dérive sémantique du vocabulaire. Quand j’entends Macron parler de « décivilisation », ça me fait peur. Même lorsqu’on parle d’émeutes, par habitude de langage, cela suggère que c’est un truc fou et aveugle, alors qu’on voit bien que les choses sont plus compliquées. Nous sommes dans une situation de révoltes urbaines. Elles prennent des formes qui épousent le terrain.

 

 

- Mediapart : Justement, vous insistez beaucoup sur le fait urbain dans votre ouvrage « L’Ère du peuple ». En 1989, déjà, le texte fondateur de la Nouvelle école socialiste théorisait le concept de « social-démocratie urbaine ». Comment les habitant·es des quartiers populaires peuvent-ils reprendre le contrôle collectif sur cet espace ?

Jean-Luc Mélenchon : Mon idée, à l’époque, c’était qu’avec l’urbanisation du monde, les nouvelles organisations progressistes, socialistes et collectivistes naîtraient de la structure urbaine et pas dans les entreprises. La ville n’est pas un décor, elle correspond à son époque. Logiquement, elle a accompagné les diverses mutations du capitalisme.

 

Sous l’ère fordiste et keynésienne, on avait découpé la ville en morceaux : l’endroit où l’on habite, l’endroit où l’on va se balader, l’endroit où l’on mange, etc. Mais c’était une ville de contrat social, dans laquelle tout le monde vivait ensemble. Puis, on est passé à la ville néolibérale, marquée par une dynamique de gentrification. Aujourd’hui, dans Paris, si vous êtes une famille et que vous n’avez pas 5 000 euros à deux, vous ne pouvez pas y arriver.

 

La ville produit aussi des formes politiques spécifiques. Lorsque ses habitants sont sans ressources, ils entrent dans des phases de révolte qui sont des éruptions. Il n’y a plus de médiation pour que ça se traduise dans des formes où un compromis soit possible. La ville n’en est pas moins le nouveau terrain de la conflictualité sociale, parce que pour produire et reproduire votre existence matérielle, vous avez besoin des réseaux. Et avec un réseau, on ne négocie pas. L’eau du robinet coule ou elle ne coule pas. Il y a de l’électricité ou il n’y en a pas.

  • J’appelle chacun à surmonter l’esprit de clan, afin de se mettre à la hauteur des événements.

 

 

- Mediapart : La coupure de la classe politique avec des quartiers populaires ne date pas d’hier. Jusqu’où la faites-vous remonter et comment renouer le lien entre les habitant·es de ces quartiers et les structures politiques ?
Jean-Luc Mélenchon : Cette rupture dépend du rapport de force social. Depuis toujours, les possédants répètent que les classes sociales soumises et opprimées sont dangereuses. Pendant la Commune de Paris, Émile Zola s’en va en disant : « C’est une cause merveilleuse mais elle est mal représentée. »

 

Quand les syndicats ont perdu leur puissance, détruite par le néolibéralisme, il n’y a plus eu de ligne de résistance sociale et politique. Les partis au pouvoir n’allaient pas donner raison à ceux qui protestaient contre leur gestion, c’est-à-dire les quartiers populaires. L’ultime ligne de défense que nous avions, c’étaient les associations, et elles ont aussi été démontées. On a laissé des millions de gens désarmés. Et le discours des dominants continue : les révoltes sont de la faute des révoltés. Il n’y a absolument rien de nouveau sous le soleil depuis un siècle.

 

Les Insoumis disposent de 4 000 référents d’immeuble. Il n’y a pas une seule autre organisation qui fasse ça. On est encore loin du compte, il nous en faudrait 4 à 5 fois plus. Il y a aussi la représentation politique. C’est-à-dire faire élire Rachel Keke, Carlos Martens Bilongo, ou Louis Boyard, qui vient lui aussi d’un quartier populaire. Donc, le problème est posé et on essaie d’y répondre.

 

Mais je considère que c’est la restructuration sociale qui produira sa propre représentation politique. La loi prévoit déjà que les villes de plus de 20 000 habitants doivent faire des comités de quartier. Mais dans combien de villes y en a-t-il vraiment ? À partir du moment où vous avez des immensités urbaines, sans bords, sans limites, il est évident que la question de la gestion se pose différemment, et que la bonne échelle, c’est le quartier.

 

 

- Mediapart : Le mouvement social contre la réforme des retraites a subi une défaite, on voit l’agenda sécuritaire s’imposer et plusieurs responsables politiques parler comme l’extrême droite. Quelles initiatives concrètes la gauche doit-elle lancer pour ne pas subir cet agenda mortifère ?
Jean-Luc Mélenchon : Il faut d’abord que la gauche existe. En politique, nous avons réussi à surmonter la division – au prix de nombreuses difficultés – en proposant la coalition Nupes pour les élections législatives. Mais ça ne suffit pas. La stratégie, c’est l’union populaire[4], pas seulement l’union des partis politiques. L’union populaire, c’est un objectif qui s’adresse à la masse et qui transite aussi par des formes organisées. On l’a vu pendant la bataille des retraites, nous n’avons toujours pas surmonté l’absurde division entre forces sociales et forces politiques. Naturellement, nos adversaires profitent à 100 % de la situation : ils opposent les syndicats aux organisations politiques, puis les organisations politiques entre elles.

 

Après une semaine de révoltes et sans aucune réponse du pouvoir, sommes-nous capables d’appeler ensemble à une mobilisation ? Pouvons-nous porter des mots d’ordre communs comme « la vérité et la justice » ? Les marches de samedi y répondent [un appel collectif au rassemblement a été lancé pour le 8 juillet – ndlr]. Cela préfigure bien l’union populaire.

 

  • Les discussions ont lieu, on fait ce qu’on peut, mais nos adversaires sont très habiles : en me diabolisant, ils essaient de me rendre infréquentable. Ma personne n’est pas le sujet. C’est pourquoi j’appelle chacun à surmonter l’esprit de clan, de chapelle et de groupe, afin de se mettre à la hauteur des événements. Quand vous avez des fachos dans la rue, il est quand même temps de se réveiller, non ? Il faut être capable d’y opposer un front non violent, mais qui, pour être efficace, doit être dix fois, cent fois plus massif que celui des violents.

 

 

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-  La révolte des quartiers est une lutte de classes

Retrouvez l'intervention de Jean-Luc Mélenchon à l'occasion de l'observatoire politique de La France insoumise ne juillet 2023.

 

 

Notes :

[1Législative partielle : «Un front républicain anti-Nupes est en cours de constitution», lâche Raffarin

[2] article 435-1 du Code de la sécurité intérieure issu d’une loi de 2017 de Bernard Cazeneuve

[3] Selon le sociologue Luc Rouban, lors du premier tour de la présidentielle de 2017, 41 % des militaires et 54 % des policiers interrogés ont voté Marine Le Pen (contre 16 % de l’ensemble de la population).

[4] Jean-Luc Melenchon : après l'union de la gauche, vite L'UNION POPULAIRE !

 

Pour en savoir plus :

- « S'il existe encore un barrage pseudo-républicain en France, c'est désormais contre la gauche antilibérale »

Plutôt Hitler que le Front Populaire dans les années 30, plutôt Le Pen que Mélenchon aujourd’hui

- Après la mort de Nahel, LFI veut abroger une loi de Cazeneuve, accusée d’être « un permis de tuer »

- Radicalisation policière : le poids de l’extrême droite dans les forces de l’ordre

- Policier écroué à Marseille : un sociologue constate une "fronde organisée à l'intérieur de l'État" après les propos du directeur de la police

- La justice est " la seule légitime pour décider du placement ou non en détention provisoire des personnes qui lui sont présentées ", a rappelé lundi 24 juillet le Conseil supérieur de la magistrature (CSM), en pleine polémique sur l'incarcération d'un policier à Marseille

- 12 juillet 2023 : lors de l'élection du secrétaire de la mission d'information « sécurité civile », la Macronie et LR ont fait élire un député RN pour empêcher la victoire du député France insoumise/Nupes Florian Chauche ! Ils prétendent être l'#ArcRépublicain, ils sont l'#ArcRéactionnaire !

- De la république policière à la république fasciste ?

- Août 2023 : Un homme de 23 ans, policier auxiliaire, arrêté après plusieurs incendies commis à Tours

 

Entretien de Jean-Luc Mélenchon avec Mediapart le 4 juillet 2023 : « Le pouvoir ne contrôle plus la police, il en a peur »
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8 juillet 2023 6 08 /07 /juillet /2023 13:12
Banlieues : Tout feu, tout flamme à Villeneuve-les-Salines (17) aussi : pourquoi ?

« La mort de Nahel, c’est l’étincelle » : les raisons de la colère[3]...

 

 

Le champ journalistique est devenu 1 espace de non – pensée où l’émotion se substitue au raisonnement. La recherche d’un bouc émissaire, la vindicte accusatoire, l’injonction normative fondée sur 1 morale de charlatans occupe tout l’espace.

Il faut donc faire appel à des médias alternatifs où la pensée reste possible pour analyser les révoltes de banlieue d’hier et d’aujourd’hui.

 

 

Sources : Le Média |  mis à jour le 27/07/2023

- Pourquoi les " jeunes " de banlieue " brûlent tout ? "

Il y a une semaine, le jeune Nahel, 17 ans, a été exécuté par un policier[1] qui a tiré à bout portant à la suite d’un contrôle routier. Mais plus personne ne parle de cet acte criminel dont s’est pourtant rendu coupable un individu dépositaire de l’autorité publique. Et pour cause, les politiques et leurs relais médiatiques ont désigné d’autres coupables : les émeutiers. Les révoltes populaires qui ont suivi la mort de Nahel sont comme venus au secours d’une police gangrenée par la violence et le racisme qui n’a plus à répondre de ses actes[2]. Car débattre de la problématique des violences policières dans les quartiers populaires, c’est questionner la responsabilité de l’Etat. Et ça, l'État s’y refuse. Alors on nous abreuve d’images d’émeutes, de pillages et de guérilla urbaine auxquelles prend part une jeunesse insubordonnée, racisée et qui plongerait le pays dans le chaos.

 

 

- Qui est responsable de cette violence ?
Vous serez tenté de répondre que c’est le policier qui a appuyé sur la gâchette ? Eh bien non, ce sont les réseaux sociaux, les jeux vidéos et les parents qui ne remplissent pas leur rôle. À la désenfantilisation et diabolisation des jeunes des quartiers populaires, s’ajoute la criminalisation de leurs parents qui encourront 2 ans de prison ferme et 30 000 euros d’amende. C’est par la culpabilisation, la fermeté, l’ordre et la répression que la Macronie, et les gouvernements avant lui, règle la question des inégalités, du désoeuvrement, de la précarité, de la marginalisation, de la déscolarisation, du chômage, du racisme, des discriminations à l’embauche et au logement qui plongent les quartiers populaires dans le désespoir et la révolte.

 

À la fuite et l’analyse superficielle, on a envie de poser les vraies questions.

  • Pourquoi le scénario de déclenchement des révoltes dans les banlieues françaises est-il toujours la mort, d’une jeune de cité, entre les mains de la police ?
  • Pourquoi les jeunes des quartiers populaires ont peur et s’enfuient quand ils voient la police ?
  • Pourquoi ces adolescents et jeunes majeurs brûlent-ils leurs écoles, leurs commerces, leurs gymnases, en somme leurs lieux de vie ?
  • Pourquoi en viennent-ils à faire du mal, à se faire du mal et à détruire ce qu’ils aiment ? Pourquoi ces jeunes, issus de l’immigration post coloniale, finissent pas s'auto saboter ?
  • Et au-delà des inégalités, est-ce que cette violence d'aujourd'hui est liée à la violence de la colonisation d’hier ?

 

Ces questions on a choisi de les poser à Malika Mansouri. Elle est psychologue, psychanalyste, professeure des universités et auteure de " Révoltes postcoloniales au coeur de l’Hexagone ", un ouvrage tiré de sa thèse qui donne la parole à ceux qui ne parlent pas ou peu : les enfants révoltés.

 

 

  • A LIRE : Révoltes postcoloniales au cœur de l’Hexagone Voix d’adolescents Par Malika Mansouri

Au temps de son empire colonial, la France s'était affranchie de sa devise républicaine : Liberté, Égalité, Fraternité, en la rendant sélective. Aujourd'hui, lorsque la mort frappe un adolescent des quartiers de banlieues au cours d'un de ces nombreux et récurrents contrôles policiers, la détresse atteint des sommets, le désamour de la société s'affiche comme radical et irréversible. Ces drames itératifs et impunis sont vécus comme les répliques d'une ancestrale violence policière qui s'enracinent dans l'univers chaotique d'un espace-temps élargi, diluant l'atmosphère du présent dans celle du passé. Dans ces circonstances, chaque nouvelle disparition incarne celle d'un ancêtre dont la mort réelle et/ou subjective n'a pas été réparée. Ce réel d'aujourd'hui se télescopant aux événements déniés du passé colonial, il se forme au cœur de cet héritage d'indignité les ferments d'une révolte dont le déchaînement pulsionnel qualifié « émeutes » explosera sur la scène française en 2005...

 

Révoltes postcoloniales au cœur de l'Hexagone Voix d'adolescents

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

- Et pour Henri Leclerc, avocat : " Refus d’obtempérer : « La loi de 2017 a presque été interprétée comme un permis de tuer », alerte Henri Leclerc"

Invité de la matinale de public Sénat, Henri Leclerc, le président d’honneur de la Ligue des Droits de l’Homme, est revenu sur les heurts des dernières nuits, survenus après la mort du jeune Nahel à Nanterre ce 27 juin. L’ancien avocat y voit une manifestation de solidarité, et appelle à réformer la loi de 2017 sur l’usage des armes, « interprétée » par les policiers « presque comme un permis de tuer. »

 

 

-  La révolte des quartiers est une lutte de classes

Retrouvez l'intervention de Jean-Luc Mélenchon à l'occasion de l'observatoire politique de La France insoumise ne juillet 2023.

 

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20 décembre 2022 2 20 /12 /décembre /2022 12:01
Police : pour mettre un terme à la loi de l'omerta

« La question du racisme dans la police[…] C’est un problème connu et récurent.[…] tous les jours un officier[…] fait le ménage sur la table de pause pour y déposer exclusivement son magazine d’extrême-droite préféré » auquel s'ajoute violence, faux en écriture publique, corruption, complicité de la hiérarchie… Le gouvernement ne pourra plus dire on ne savait pas... un livre d’utilité publique !

 

 

Six policiers lanceurs d'alerte prennent la parole à visage découvert. Racisme, violences, harcèlement, corruption, faux en écriture publique... Pour la première fois, six policiers issus de différents services – stups, mineurs, BAC, CRS, police aux frontières – révèlent à visage découvert ce qui depuis trop longtemps gangrène la police.


Cette immersion dans leur travail quotidien montre la mécanique froide mise en œuvre par l’administration pour faire taire les policiers : « Soit tu fermes ta gueule, soit tu fermes ta gueule. »


Dans un milieu où l’omerta règne en maître, ces lanceurs d’alerte font le pari courageux de prendre la parole, moins pour dénoncer des coupables que dans l’espoir de voir évoluer leur institution vers davantage de justice et d’avoir ainsi une police irréprochable.

 

-  Par : Agnès Naudin, Fabien Bilheran

Éditions : Le Cherche-Midi

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19 septembre 2022 1 19 /09 /septembre /2022 10:57
Crise politique : le miroir électoral

Les ceintures populaires des métropoles se sont portées un peu plus vers la gauche et les espaces extramétropolitains sont allés un peu plus vers l’extrême droite : les deux constats ne s’opposent pas l’un à l’autre ; ils sont deux faces de la même réalité.

 

Abstention, rapport des forces gauche/droite, vote des fonctionnaires, ancrage des idées d’extrême droite... Le résultat du cycle électoral 2022 continue de nourrir de vigoureux débats à gauche. Deux enquêtes récentes fournissent de nouveaux éléments de compréhension. Analyse de Roger Martelli.

Deux rapports viennent compléter les regards portés sur les élections de l’année. Le premier est paru cet été sur le site de Fondapol, la fondation de droite présidée par Dominique Reynié, sous le titre « Mutations politiques et majorité de gouvernement dans une France à droite[1] ». Le second est une note de recherche du politiste Luc Rouban, paru sur le site du Cevipof et portant sur « le vote des fonctionnaires à l’élection présidentielle de 2022[2] ». Les deux études s’appuient sur des données de l’institut de sondage OpinionWay, téléchargeables sur le site de Fondapol[3]. Nous en résumons ici les principales conclusions.

 

Sources : Regards.fr par Roger Martelli | mis à jour le 29/11/2022

- Abstention : vers l’infini et au-delà ?
La crise politique s’épaissit. L’abstention grandit, d’élection en élection. À la présidentielle, elle est passée de 15,3% en 1965 à 27,9% en 2022. Aux législatives, elle s’incruste au-delà du seuil des 50%. L’enquête OpinionWay nous en livre les ressorts, sociologiques et politiques.

 

(1) La colonne additionne le pourcentage des interviewés qui répondent : « Parce qu’aucun candidat ne correspond à mes idées », « C’est ma façon de protester contre le système politique actuel », « C’est la même politique qui est menée quel que soit le résultat » et « Mon vote ne sert à rien ».

 

L’abstention législative garde les caractéristiques sociologiques qui séparent les catégories les plus aisées (35% d’abstentions chez les revenus mensuels supérieurs à 3500 euros) et les chômeurs (75% d’abstentions). L’âge, les faibles revenus, les statuts jugés inférieurs et les formations courtes continuent de creuser la distance des individus avec le fait électoral. Mais le motif de la prise de distance reste ouvertement politique : la moitié des abstentionnistes invoquent l’absence d’intérêt pour une élection dont on estime volontiers qu’elle ne sert à rien.

 

La dimension protestataire du vote est renforcée par la distribution des résultats. Les partis dominants n’ont plus le vent en poupe. Le PS et l’UMP se partageaient 56% des suffrages présidentiels en 2012, 26% en 2017 et 6% à peine en 2022. Le total des suffrages obtenus par Macron, Pécresse et Hidalgo approche tout juste le quart des électeurs inscrits (en 2017 encore, les candidats supposés « gouvernementaux » en totalisaient 38,2%).

 

 

- Tout va bien pour le RN !
Si la coalition des députés composant la Nupes forme le second bloc derrière la majorité relative macronienne, c’est le Rassemblement national qui peut se présenter comme le premier groupe d’opposition. Le plus préoccupant est que ses réserves électorales semblent loin d’être négligeables : 55% seulement des électeurs de Marine Le Pen du mois d’avril sont allés aux urnes en juin et ils sont plus nombreux (58%) que ceux de Jean-Luc Mélenchon (40%) à expliquer que leur absence est un geste de protestation contre le système électoral.

 

Quelle que soit l’élection de référence, présidentielle ou législative, premier ou second tour, l’extrême droite est le courant politique qui a le plus progressé en cinq ans. Cette progression n’est pas seulement l’effet d’un choix par défaut : 39% des électeurs se disent « tout à fait » ou « plutôt d’accord » avec les idées du RN (le pourcentage est de 28% pour LFI). Du coup, près de la moitié des interrogés (47%) voient comme « une bonne chose » l’entrée en force de l’extrême droite à l’Assemblée.

 

Les élections suggèrent donc, tout à la fois, une poussée de l’extrême droite – y compris en dehors de ses zones de force devenues traditionnelles – et une droitisation de la droite. C’est là encore près de la moitié (47%) des électeurs LR qui se disent proches des idées du RN, au point que les électeurs de droite sont plus nombreux (39%) à souhaiter un accord de LR avec le RN qu’avec la Macronie (34%). Voilà qui n’a rien d’étonnant, si l’on tient compte de ce que, pour 59% d’entre eux, le RN est capable de gouverner et que, aux yeux de 52%, le parti lepéniste incarne même une société dans laquelle ils souhaiteraient vivre.

 

Du point de vue idéologique, on aurait tort de sous-estimer le poids persistant des enjeux migratoires. Il est vrai que la plupart des sondages suggèrent depuis quelques mois que l’immigration n’est plus dans le trio de tête des sujets qui « préoccupent » les Français (la palme revient en général au pouvoir d’achat, à l’insécurité et aux enjeux sanitaires).

 

Mais ce n’est pas parce que les mots de l’immigration n’affleurent pas sur le terrain qu’ils n’agissent pas, confortant la conviction classique selon laquelle le RN « dit tout haut ce que les Français pensent tout bas »… Quand OpinionWay propose par exemple à ses interlocuteurs l’item « La plupart des immigrés ne partagent pas les valeurs de notre pays et cela pose des problèmes de cohabitation », plus de 90% des proches de l’extrême droite répondent affirmativement. Mais 80% des électeurs de la droite classique en font de même et les deux tiers des « sans préférence partisane » et des abstentionnistes. Au total, ce n’est qu’une courte majorité de 53% qui repousse l’idée centrale de la grande menace migratoire.

 

 

- Fonctionnaires : une citadelle pour la gauche ?
Pour le Cevipof, Luc Rouban a scruté plus particulièrement le comportement des fonctionnaires.

Nous l’avons résumé ici en deux tableaux, le premier qui synthétise le vote salarié en fonction des statuts du public, le second qui mesure les grandes évolutions entre 2017 et 2022.

 

[cliquez sur le graphique pour l’agrandir]

 

Le premier tableau confirme, dans le monde du salariat, la tripartition observée dans l’ensemble des suffrages exprimés. La droite et l’extrême droite (37% et 34%) sont en tête chez les salariés du privé, où la gauche est au-dessous de sa moyenne nationale (28%). En revanche la gauche est en tête (37%) dans la fonction publique d’État où elle dépasse sensiblement sa moyenne nationale et où l’extrême droite est plus à la traîne (28%). Les situations sont plus équilibrées dans les entreprises publiques, la fonction publique territoriale et la fonction publique hospitalière.

 

Les zones de force de la gauche restent dans le monde enseignant (49%) et les catégories A de la fonction publique (43%), celles de la droite macronisée restent du côté des cadres du privé et celles de l’extrême droite chez les policiers et militaires[5]. Mais cette situation a évolué entre 2017 et 2022, parfois de façon sensible.

Entre les présidentielles de ces années-là, la gauche radicale s’est renforcée chez les employés du privé, les fonctionnaires d’État et les catégories A, tandis que la droite a reculé dans la fonction publique d’État et les catégories A. Ce recul a droite est d’abord celui de la droite classique : à l’exception du monde enseignant – éloigné par quelques années de « blanquerisme » militant – la Macronie résiste plutôt bien, notamment en milieu hospitalier.

 

  • Mais, une fois de plus, c’est le Rassemblement national qui tire les marrons du feu. Il progresse de plus de 10% chez les cadres du privé, les enseignants et les hospitaliers et il se consolide sensiblement du côté des entreprises publiques et de la territoriale. La perte de confiance dans l’institution publique et la confusion grandissante du privé et du public brouillent les perceptions et déplacent les rapports de force électoraux.
  • Le second tour amplifie encore le mouvement. Marine Le Pen gagne 9% entre 2017 et 2022 dans la fonction publique d’État, 7% dans la territoriale et jusqu’à 15% chez les hospitaliers. Elle progresse dans toutes les catégories de fonctionnaires : 7% chez les « A », 13% chez les « B » et 9% chez les « C » (où elle attire les votes de 46% d’entre eux, quasiment la moitié de la catégorie).
  • Ayant pris ses distances avec l’ultralibéralisme de la droite traditionnelle, le RN a installé l’extrême droite comme une concurrente de la gauche sur le terrain du « social ». S’arc-boutant sur la défense des agents publics les plus défavorisés, Marine Le Pen a permis que, par un étonnant paradoxe, la protestation contre la confusion du privé et du public tourne avant tout au bénéfice de l’extrême droite, sans que le macronisme soit pour autant irrémédiablement distancé.

 

 

- Le devoir de lucidité
Malgré le grand retour de la gauche au sein de l’hémicycle (la Nupes rate la victoire entre 0,13 et 0,25 % du total des voix[4]), le cycle électoral de l’année 2022 a tourné plutôt en faveur de l’extrême droite. L’image des « deux France » chère à Christophe Guilluy est certes trop simple pour être retenue. Mais la gauche aurait tort de sous-estimer une réalité globale marquée par une conjonction, qui n’est hélas pas propre à la France et qui juxtapose une translation vers la droite du champ politique et une division accentuée des catégories populaires.

 

La spectaculaire abstention de la consultation législative, notamment dans les catégories populaires, atténue l’image sociologique dessinée par le premier tour de la présidentielle d’avril. Mais elle ne contredit pas les tendances alors dégagées. Le tableau ci-dessous reprend les données de l’enquête OpinionWay, en triant les pourcentages de pénétration des votes Nupes et RN, de part et d’autre de leur moyenne nationale.

 

[cliquez sur le graphique pour l’agrandir]

 

  • Plus que le vote Mélenchon d’avril, le vote en faveur de la Nupes est assez homogène : elle obtient rarement moins de 20% et rarement plus de 33%. Mais le profil général de cet électorat est typé : les pourcentages les plus élevés concernent les catégories jeunes, notamment lycéennes et étudiantes, les « CSP + » et les professions intermédiaires, les formations au-delà du baccalauréat, les revenus moyens et les grandes villes avec en tête l’aire urbaine de Paris et l’Île-de-France.
  • De son côté, le profil du vote RN est plus éclaté mais reste dominé par les catégories les plus populaires et les moins pourvues en « capital » matériel et culturel, installé en dehors de l’espace métropolitain et francilien.

 

La crise voue chaque situation à l’instabilité et rien n’indique que l’extrême droite a gagné définitivement la bataille de l’hégémonie et engagé inexorablement le processus qui peut la conduire au pouvoir. Mais elle a pour l’instant marqué des points importants, sur les terrains où elle est attendue (la protection, l’identité, l’immigration) et sur ceux où on l’attendait beaucoup moins (le social, la peur de l’avenir, la colère devenue ressentiment).

 

La gauche va mieux, elle s’est renforcée sur son flanc gauche et elle s’est réunie entre mai et juin. Mais elle reste dans ses basses eaux, n’a que partiellement regagné des points dans les milieux populaires et elle se retrouve profondément déséquilibrée. Elle est plus que concurrencée par l’extrême droite sur le terrain de la colère et n’a pas encore convaincu que ses projets de société sont renouvelés, pertinents et réalisables. Le temps de l’entre-deux est celui des possibles : le problème est qu’il en est des progressifs et d’autres trop tangibles et régressifs. Promouvoir les uns et conjurer les autres n’est pas qu’une affaire de volonté : c’est avant tout une question de pensée – et donc de repensée – et un processus maîtrisé de pratique populaire partagée.

 

Celui qui combat peut perdre, mais celui qui ne combat pas a déjà perdu.  Bertolt Brecht

 

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- Retrouvez la conférence des #AMFIS2022 intitulée : « Vote RN et « assistanat » : que fait-on ?

Retrouvez la conférence des AMFIS 2022 intitulée : " Vote RN et " assistanat " : que fait-on ? ", avec : François Ruffin, député LFI-NUPES * Alma Dufour, députée LFI-NUPES * Charlotte Leduc, députée LFI-NUPES

 

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8 août 2022 1 08 /08 /août /2022 12:36
Dans nos quartiers : violence, délinquance, drogue... il faut s'attaquer aux causes avant de réprimer !

Nous ne sommes pas face à un « ensauvagement » de la société[1] !

Un militant associatif marseillais pour le logement : " à quoi reconnait-on qu'un arrivage de drogue a eu lieu ? Quand les retards de loyers sont payés dans les quartiers "

Les jeunes dits « de cité » forment la nouvelle « classe dangereuse » pour le système dans une société en proie à davantage d’incertitude économique et d’accentuation des crispations identitaires[2].

 

 

#Macroncron veut « porter un coup d’arrêt au trafic de drogue, assurer l’ordre républicain, faire “ place nette ” »[0] ! Or,...

" Déjà, au 19e siècle, de nombreux articles de journaux parlaient des violences entre bandes. Les adolescents en question étaient surnommés les « apaches » du nom de cette tribu indienne redoutée. On disait qu’ils étaient de plus en plus jeunes, de plus en plus violents. Exactement les mêmes adjectifs qu’aujourd’hui ! " rappelle l’historienne Véronique Blanchard[2bis].

Les phénomènes de la précarité, d’exclusion, de racisme et les nouvelles formes de discrimination qui perdurent maintenant depuis plus de trente ans ont irrémédiablement accentué les difficultés des classes populaires surtout celles des dernières générations ouvrières illustrées par les « jeunes de cité ». Cette dégradation des rapports sociaux dans les quartiers populaires a sans aucun doute accéléré le phénomène émeutier[3], les nouvelles formes de violence interpersonnelles[4], mais aussi la récurrence des conflits entre les jeunes des quartiers et les institutions républicaines[5]

Par ailleurs, dans beaucoup de récits recueillis, le passage en prison a coïncidé avec une forme de promotion, avec le passage d’un seuil, d’une délinquance de voie publique – embrouilles, vols, violences, petits trafics –, à une délinquance de niveau supérieur plus professionnalisée[6]... il faut donc tout faire pour l'éviter en s'attaquant aux causes.

 

Sources : Eric Durand | mis à jour le 20/04/2024

- Dans nos quartiers : violence, délinquance, drogue... une question qui n'est pas simple

Effectivement la chose n'est pas simple, mais c'est une question globale... et donc la réponse ne peut être que globale, non pas en terme répressif, mais en s'attaquant aux causes.... sauf à considérer que l'on ne veut pas légaliser le cannabis pour pouvoir continuer à gesticuler politiquement sur ce sujet et faire de l'insécurité une thématique clivante, médiatiquement sur exploitée pour détourner l'attention de l'essentiel, tout en laissant le trafic continuer pour perpétuer un minimum de ressources financières dans les quartiers les plus pauvres (comme aux USA).

 

 

- Mais pour quelle raisons il y a t-il des trafics de drogue (essentiellement du cannabis) ?

  • Un ami Marseillais, militant associatif pour le logement me disait il y a quelques années : " Sais tu comment on voit quand il y a eu un arrivage de drogue ?.... quand les retards de loyer sont payés dans les quartiers ! " on avait là la synthèse du pourquoi et du comment ! ;
  • En affirmant « Avec la crise économique qui arrive, les gens auront encore plus besoin d’argent, si demain ils ne peuvent pas vendre illégalement du cannabis, ils vendront de la drogue dure », le député François Pupponi (Libertés et territoires), à sa façon, ne dit rien d'autre[8] même si, cette affirmation lui sert à justifier la NON légalisation du cannabis et par conséquent ne pas vouloir s'attaquer aux causes de ses trafics ;
  • Bordeaux le 9 septembre 2022 : « J’ai préféré gagner de l’argent facile plutôt que d’aller travailler »
    Déféré devant le tribunal dans le cadre d’une procédure de comparution immédiate, un prévenu questionné par la présidente d’audience
     avoue réaliser un chiffre d’affaires de près de 20 000 euros par mois. « Mais ce n’est pas du bénéfice, je gagnais entre 3 000 et 4 000 euros », admet-il pour reconnaître « ne plus vouloir se lever le matin pour aller travailler car là, c’était de l’argent facile. J’en voulais toujours plus et j’ai été pris au piège[8bis] ».

 

Pour le système libéral et le pouvoir à ses ordres, les trafics de drogue sont un outil pour maintenir la " paix sociale " dans les quartiers, en conséquence Darmanin fait des annonces|9] sans rien changer sur le fond en s'attaquant aux causes.... résultat : les amendes engendreront encore plus de trafic,... ne serait-ce que pour payer les amendes...

 

 

- Il faut donc tout à la fois :
➡️ s'attaquer aux causes :

  • à la question du chômage de masse dans les quartiers populaires.... qui pose ine fine la question de " pourquoi je bosserai à l'école, puisque ça ne sert à rien, y'a pas de boulot " ;
  • à la question du pouvoir d'achat, les salaires doivent permettent aux familles de vivre correctement pour donner envie aux enfants d'aller à l'école pour apprendre un métier... et travailler plus tard ce qui n'est pas le cas quand les Français qui gagnent moins de 2 000 € net par mois n’ont plus que quelques dizaines d’euros sur leur compte en banque dès le 10 du mois[10]... et amène automatiquement cette question : " Pourquoi  je ferai ça comme job, ça ne paie pas " ? ;
  • à la question de la précarité professionnelle qui touche plus de 3,7 millions de personnes et frappe surtout les jeunes (les 15-29 ans forment à eux seuls la moitié des précaires)[15], l'autre moitié étant les femmes qui  : représentent 53 % des personnes pauvres et 57 % des bénéficiaires du RSA ; constituent 70 % des travailleurs pauvres ; occupent 82 % des emplois à temps partiel[16]... le tout vivant dans ses mêmes quartiers, utilisés, depuis plus de 20 ans, et en accroissement, pour mettre la misère à l'écart au nom de la segmentation sociale des territoires[18] ;

➡️ S'attaquer aux causes c'est aussi :

  • reconstruire un État social loin des politiques néo-libérales qui ont affaibli, voire supprimé purement et simplement les service public dans les quartiers, résultat tout à la fois de stratégies nationales et de choix locaux conséquence de la baisse des dotations de l’Etat pour les collectivités[17] ;

 

  • s'attaquer à la finance : e​​​​​​n France, le trafic de drogue générait 2,7 milliards d'euros par an indiquait l'Insee dans une note de mai 2018 (dont un milliard d'euros le seul trafic de cannabis)[19]... que fait le gouvernement ?
    • Dans les paradis fiscaux et les réseaux financiers qui organisent et profitent du trafic de drogues dans les cités françaises,  l’argent sale de la drogue se mêle à l’argent sale de l’évasion fiscale  « Les îles Caïman ont des coffres-forts où se mélangent l’argent de l’évasion fiscale et l’argent de la drogue. Tant que l’on laissera ces paradis fiscaux-là, on continuera d’avoir ce trafic de drogues, d’armes, d’argent sale »[20]...
      De L’intérêt De Sortir Le Cannabis Des Réseaux Criminels

       

    • Saisir le portefeuille plutôt que le produit

      La pression policière « n’a jamais été aussi importante » et pourtant « très inefficace », remarque Christian Ben Lakhdar[20bis]. Pour lui, les sanctions se répercutent surtout sur les usagers, sur la saisie du produit, or «interpeller un client pour démanteler un trafic, ce n’est peut-être pas le meilleur choix»,... pour stopper le trafic, c’est plutôt au « portefeuille » qu’il faut s’attaquer.

      Concluant : «Ce sont les avoirs criminels et le patrimoine des dealers, des têtes de réseaux, qu’il faut saisir », plaide t-il[21]. Pour que le trafic ne soit plus rentable, mieux vaut s’emparer du capital donc.

 

  • Mettre un terme à l’abandon des banlieues : 45% des jeunes n’ont pas d’emploi, on compte deux fois moins de professionnels de santé pour 100 000 habitants, 40% de ces quartiers n’ont pas de crèches avec pourtant deux fois plus de familles monoparentales, 40% de bibliothèques en moins par habitant, trois fois moins d’équipements sportifs...
    • Ces chiffres rappellent combien la « normale » est insupportable pour les habitants des banlieues défavorisées. Sans justice sociale, rien ne changera ! 
    • Quand on dit que ces quartiers sont des quartiers prioritaires sur le papier, c’est faux en réalité[41] !

 

➡️ Répondre aux besoins urgents :

  • aider les parents à surmonter les difficultés avec les enfants (par exemple : quel peut être l'autorité parentale quand c'est l'ado. qui fournit l'argent pour payer tout ou partie du loyer, la cantine des frères et sœurs ? en faisant le guetteur) ;
    • la grande majorité des adolescents considèrent leurs parents comme des modèles, des références pour se construire[11]. Quel modèle peuvent-ils constituer, quelle crédibilité peuvent-ils avoir, quand ils sont dans l'impossibilité de répondre à leurs attentes parfois tout simplement de leur permettre de se nourrir, quand 20 % des Français ne peuvent pas manger trois fois par jour[12], quand 1 enfant sur 5 vit en dessous du seuil de pauvreté et ne mange pas toujours à sa faim, comme à Paris[13] ;
  • aider les parents à faire valoir leur droits sociaux, ce qui sous entend de reconstruire les services publics dans les quartiers (En novembre 2017, « 49% des personnes éligibles à une des aides sociales versées par les conseils départementaux ou les Caisses d'allocations familiales en ignoraient l'existence.» et 40% des gens qui on droit au RSA n'en bénéficiaient pas[14]) ;

➡️ S'attaquer aux causes c'est enfin y mettre des moyens :

  • remettre en place la police de proximité dans les quartiers (supprimée par Sarkozy en 2003[23]) à titre de prévention et de renseignement... et ce dans une démarche de respect citoyen, par exemple en instaurant une traçabilité des contrôles d'identité ;
  • augmenter les moyens de la police notamment en OPJ (officier police judiciaire) dont le service d’enquêtes judiciaires des finances (SEJF) [unité de police judiciaire commune à la direction générale des douanes et droits indirects (DGDDI) et à la direction générale des finances publiques (DGFIP)] pour remonter les filières.... et pas mettre des contraventions sur les guetteurs et les consommateurs !
  • et dans le même temps, légaliser le cannabis pour casser les trafics comme cela a été proposé par les parlementaires de la France insoumise dans un projet de loi[22]... rejeté par le parlement le 1 janvier 2022[23] ;

le tout nécessitant d'y investir " de gros moyens sur le long terme, et remettre en cause la logique économique et sociale libérale en place.

 

 

➡️ J'entends ici et là les propos suivants :

« Maintenant dans ma circonscription, c'est le RN qui a gagné... On verra ce qu'il propose ! »

  • Que propose le RN (Rassemblement National) de nouveau : s'attaquer aux causes ? Non ! On en a la confirmation avec le vote de la loi pouvoir d'achat de Macron qui ne prévoie ni relance des salaires, du SMIC, ni blocage des prix des produits de 1ére nécessité, ni blocage des loyers, ni blocage du prix du carburant à 1,4€, ni de mesures en faveur des jeunes pour leur garantir garanti r une autonomie, qui les portera au-dessus du seuil de pauvreté (1 063€ pour une personne seule) et que le RN a voté[23bis].... .
  • Alors quoi ? Simplement renforcer la répression policière et judiciaire, sanctionner, emprisonner, expulser les délinquants dont les parents sont d'origines étrangères... qui seront remplacés par d'autres... dans d'autres lieux, mais resteront concentrés dans les zones géographiques les plus densément peuplées, au cœur des métropoles régionales à forte population étudiante et dans les départements périurbains ou situés à proximité des grandes agglomérations (là ou sont les " clients "). 

 

 

- En conclusion...
Il ne faut pas se mentir : le trafic de drogue prospère d'abord sur la misère sociale et constitue un véritable " système D ou de compensation sociale[6] "...et pour y remédier, " Le tout répressif ne fonctionne pas ![25] " .
Un constat surprenant pourtant indéniable : Si l'on veut sortir de l'économie souterraine et criminelle[
24], il nous faut absolument changer de système.

  • Relocaliser notre industrie, donner aux gens les moyens de vivre et aux jeunes de se construire un avenir, refonder et redévelopper nos services publics, investir partout et notamment dans les quartiers populaires pour qu'ils puissent revivre dans la dignité et ce, avec les deniers issus du partage des richesses. Ce sont les seules solutions pour redonner à tous le goût et les moyens des jours heureux.... sans le cannabis !
  • et, en plus, comme le propose la France insoumise :
    • Changer de stratégie en matière d'Addictions et drogues
      La politique française en matière de drogues mais aussi d’autres consommations addictives et néfastes (alcool, tabac, médicaments) se résume trop souvent à la répression ou à l’hypocrisie. Pourtant les addictions concernent plusieurs millions de personnes. L’Office français des dépendances et toxicomanies estime ainsi que 8 % des adultes présenteraient un risque chronique d’addiction à l’alcool et un quart (27 %) une addiction au tabac.
      PROPOSITION DE LOI  relative à la légalisation de la production, de la vente et de la consommation du cannabis sous le contrôle de l’État
      L’usage problématique ou la dépendance au cannabis concernerait 7 % des adolescents de 17 ans et 3 % des 18-64 ans. C’est une affaire de santé publique ! L’heure est venue de changer de stratégie pour lutter plus efficacement et plus humainement contre les addictions[37].
      Ce qui sous entend de : Légaliser et encadrer par un monopole d’État la consommation, la production et la vente de cannabis à des fins récréatives dans des conditions permettant de lutter contre l’addiction,
      voir ce projet de loi 👉 👉 👉
    • Refonder une police républicaine
      La République a besoin d’une justice, mais également d’une police qui lui soit loyale, et qui soit attachée aux principes de l’état de droit. La police doit agir pour la protection des libertés individuelles et collectives
      [38]... contrairement au projet de réforme de la police judiciaire de Macron qui menace l’efficacité des enquêtes et l’indépendance de la justice[39].
    • Refonder la justice au nom du peuple
      En République, la justice est rendue au nom du peuple. Mais la justice n’a plus les moyens de ses missions : elle a été laissée à l’abandon par les gouvernements successifs. Les pressions sur elle se sont multipliées. Les liaisons dangereuses aussi. Il faut des moyens humains et financiers pour qu’elle soit bien assurée, et dans des délais raisonnables[40].

 

-----------------------------------

 

 

Pour aller plus loin : Socio-histoire de la délinquance juvénile d'un ancien quartier ouvrier de « banlieue rouge » en mutation par Éric Marlière (extrait)

 

 

- Vers une décomposition irréversible de la « classe ouvrière » depuis les années 1990 : consommation, individualisme, trafic de drogue et chômage juvénile de masse [2]

La rationalisation du trafic de drogues dures et de substances douces avec les revenus substantiels et confortables qu’il procure (enfin pour les jeunes situés en haut de la pyramide) a contribué, en partie, à atténuer sensiblement les comportements violents jugés contre-productifs. En effet, ces comportements visibles dans l’espace public sont susceptibles d’alerter la police et donc de mettre en danger l’activité des délinquants[27]. Mais l’ancrage temporel dans la précarité et l’exclusion sociale (voire ethnique) modifient les modes de vie dans les espaces juvéniles du quartier.

 

Les formes d’encadrement des classes populaires s’estompent progressivement dans les années 1990 et les manières de se représenter le monde des enfants d’ouvriers et d’immigrés (de la première et surtout la deuxième génération) changent radicalement. Précisons également que les « jeunes de cité » rencontrent des trajectoires multiples et plurielles [28] et ceux qui commettent des actes déviants représentent à peine 15 % des jeunes du quartier au début des années 2000. Cependant, la plupart d’entre eux ne se reconnaît plus dans ce que les chercheurs appellent la « culture ouvrière ». Dans ce contexte, on assiste à une fragmentation des rapports sociaux entre jeunes des cités du quartier selon les parcours scolaires, culturels et la nature des activités quotidiennes [29]. Cette nouvelle segmentation du lien social juvénile local accentue les parcours individuels et les stratégies personnelles mettant un terme au sentiment communautaire qui caractérisait la « classe ouvrière » lors des périodes précédentes. Au sein du pôle déviant de la jeunesse populaire, nous pouvons y distinguer une sorte d’élite (« cerveau de la drogue locale, fiché au grand banditisme) qui représente une infime minorité et, à côté, ceux que l’on pourrait classer de petits trafiquants et de « délinquants ordinaires ». Mais si les « délinquants » sont fortement minoritaires parmi les jeunes ici, ils rythment, à eux seuls, le quotidien du quartier.

 

La vente de drogue rapporte des revenus substantiels uniquement à l’élite des trafiquants et ceux qui se sont bien implantés durablement dans ce type de business. Pour les autres, c’est un pari dangereux en raison d’une concurrence impitoyable (violence, règlements de comptes, etc.) et d’une présence policière de plus en plus répressive.... MAIS QUI NE S'ATTAQUE PAS ou peut a l'ELITE, aux CIRCUITS FINANCIERS qu'alimente la drogue.

 

L’imbrication de faits sociaux comme la fermeture des usines, la fin d’une société du plein emploi, la précarité qui explose la pauvreté qui éclate (En 2019, 9,2 millions de personnes vivent sous le seuil de pauvreté monétaire[30]) et l’arrivée des drogues dures dans les quartiers populaires est liée à la dégradation des conditions de vie et des perspectives d’avenir de la jeunesse des « cités ». Les mutations des modes de production ont pour conséquences les transformations des modes de délinquance en l’espace de trente ans dans les « quartiers sensibles » qui voient de plus en plus de jeunes imprégnés par des activités illégales en raison des effets sociaux de la précarité grandissante au sein des classes populaires du quartier [31].

 

Le monde ouvrier n’existant plus comme système d’encadrement populaire et de représentations sociales, ces enfants d’ouvriers et d’immigrés sont, dans une certaine mesure, contraints de s’adapter en faisant preuve de pragmatisme aussi bien sur le marché du travail que dans le domaine de l’illégalité [32]. Et surtout, ces jeunes — qui ne pourront devenir ouvriers comme leur pères — peinent également à être salariés : ils sont au carrefour des transformations sociales et des crispations culturelles de la société française [33]. La situation sociale critique de ces jeunes depuis plus de trois décennies semble se pérenniser et ne trouve toujours pas, à l’heure actuelle, un débouché politique, économique et social favorable (le phénomène de trahison de la gauche sous Hollande qui s'est traduit par un recul social, la répression du mouvement des gilets jaunes a accentué le phénomène) sauf dans des situations extrêmes comme la délinquance, l’émeute ou la radicalité idéologique[34]. Les quatrième et cinquième générations ouvrières du quartier ont, dans une certaine mesure, des dénominateurs communs comme la galère, l’exclusion ou le racisme [35]. Néanmoins, la première génération de « jeunes de cité » revendiquait des droits avec la « marche pour l’égalité » en 1983 dans l’espoir d’une insertion professionnelle et sociale possible et réelle dans la société tandis que la seconde, confrontée davantage à la discrimination dans un contexte de mutations des rapports de production, s’illustre dans les émeutes urbaines et s’installe plus durablement dans la marginalité [36].

 

  • Conclusion : La décomposition de la « classe ouvrière » a donc des conséquences chaotiques sur le quotidien des générations ouvrières observées dans les quartiers et leurs descendants... et ces jeunes dits « de cité » forment la nouvelle « classe dangereuse » dans une société en proie à davantage d’incertitude économique et d’accentuation des crispations identitaires.

 

 

Pour aller plus loin, analyse du sociologue Marwan Mohammed[6]

 

 

 

 

- Comment expliquer la prévalence des formes de délinquance dans les quartiers ?

Pour le sociologue Marwan Mohammed, elles reposent, pour leurs auteurs, sur une logique de compensation sociale : ces comportements transgressifs peuvent en effet être lus comme des formes déviantes d’adaptation aux normes dominantes, ce que Merton avait appelé, dans sa théorie de la frustration relative, le « conformisme déviant ». Tous les milieux et classes sociales partagent les mêmes fins, les mêmes objectifs sociaux : consommer, s’affirmer, être reconnu socialement.

 

 

Seuls les moyens d’y accéder diffèrent, selon les positions sociales. Pour ces jeunes comme pour tous, l’urgence est de devenir quelqu’un et, dans un contexte de pression matérialiste, de consommer un peu.

  • Quelles sont les voies possibles pour y parvenir, dans des territoires où le décrochage scolaire et le taux de chômage sont particulièrement importants ?

Quelques-uns vont être doués pour le sport, les arts. Sans que ce soit mécanique, d’autres vont compenser par des moyens transgressifs et entrer en délinquance. Mais, contrairement à ce que l’on croit, là aussi, les places sont limitées : s’engager et durer dans ce milieu demande un certain nombre de compétences, de motivations et de ressources.

 

 

- Plutôt que de penser enfermement ou éloignement, il faudrait travailler à réduire le vivier, en amont des parcours de délinquance... s'attaquer aux causes

Par exemple, entre cent-vingt et cent-cinquante-mille personnes sortent du système scolaire chaque année sans qualification. C’est là-dessus qu’il faudrait agir. Des propositions existent, mais se heurtent à l’absence de volonté politique des pouvoirs qui se sont succédés et instrumentalisent la violence à des fins politiciennes pour justifier leur raison d'être (ex Gérard Darmanin, le RN, LR). A l’autre bout de la chaîne, il faut investir dans une vraie politique de réinsertion et de désistance.

 

La question de la sortie de la délinquance doit faire l’objet d’une véritable politique publique, pas d’un agrégat de dispositifs à la fois dispersés et limités, ce qui sous entend d'en donner les moyens à la justice, ce qui est loin d'être le cas en France[26].

 

Notes : 

[0#Macroncron veut « porter un coup d’arrêt au trafic de drogue, assurer l’ordre républicain, faire “ place nette ” » !

[1] Nous ne sommes pas face à un « ensauvagement » de la société !

[2] Socio-histoire de la délinquance juvénile d'un ancien quartier ouvrier de « banlieue rouge » en mutation : de l'entre-deux-guerres aux années 2000

[2bisViolence : « Les bandes de jeunes ont toujours existé »

[3Michel Kokoreff, Sociologie des émeutes, Paris, Payot, 2008 ; mais aussi Alain Bertho, Le temps des émeutes, Paris, Bayard, 2009.

[4] Laurent Mucchielli, « Les émeutes urbaines dans la France contemporaine », in Xavier Crettiez et Laurent Mucchielli, La violence politique en Europe. Un état des lieux, Paris, La Découverte, 2010, p. 141-176.

[5]  Manuel Boucher, Les internés du ghetto. Ethnographie des confrontations violentes dans une cité impopulaire, Paris, L’Harmattan, 2010.

[6] Le sociologue Marwan Mohammed nous explique les moteurs de la délinquance de désœuvrement, qui a mène les jeunes de cité derrière les barreaux.

[7] Soutenir la « désistance »

[8] La crise du Covid donne des arguments aux partisans d'une légalisation du cannabis

[8bis] - Bordeaux : « J’ai préféré gagner de l’argent facile plutôt que d’aller travailler »

[9] Trafic de drogue : Gérald Darmanin annonce l'instauration d'une amende de 135 euros pour les guetteurs

[10les Français qui gagnent moins de 2 000 € net par mois n’ont plus que quelques dizaines d’euros sur leur compte en banque dès le 10 du mois.

[11] La grande majorité des adolescents considèrent leurs parents comme des modèles, des références pour se construire.

[12] En 2018, 20 % des Français ne pouvaient pas manger trois fois par jour

[13] 1 enfant sur 5 vit en dessous du seuil de pauvreté et ne mange pas toujours à sa faim

[14En novembre 2017, « 49% des personnes éligibles à une des aides sociales versées par les conseils départementaux ou les Caisses d'allocations familiales en ignoraient l'existence.» et 40% des gens qui on droit au RSA n'en bénéficaient pas

[153,7 millions de salariés précaires en France qui frappe surtout les jeunes et les milieux populaires

[16] Les femmes représentent aujourd'hui la majorité des personnes précaires en France.

[17] Quand des collectivités sacrifient des services publics !

[18] Les banlieues sensibles ou la segmentation sociale des territoires

[19En France, le trafic de drogue génère 2,7 milliards d'euros par an

[20] Fabien Roussel, député PCF : «Il faut pouvoir s’attaquer aux réseaux financiers, aux banques qui blanchissent l’argent de la drogue et aux narcotrafiquants»

[20bis] Christian Ben Lakhdar est maître de conférences en économie à l'Université de Lille 2.

[21] De l'intérêt de sortir le cannabis des réseaux criminels: pour une régulation d'un marché légal du cannabis en France

[21bisLa police de proximité supprimée par Sarkozy

[22] Proposition de loi pour légaliser le cannabis sous le contrôle de l’État

[23] Sans surprise, l'Assemblée nationale a rejeté, jeudi 13 janvier, la proposition de loi des Insoumis qui voulait légaliser le cannabis en France.

[23bisPouvoir d'achat : alliés, LREM, LR et le RN votent contre l'augmentation du SMIC à 1 500€ proposé par la #Nupes

[24] L’économie souterraine liée à la drogue dans les quartiers

[25] Le tout répressif ne fonctionne pas !

[26Rapport de la CEPEJ 2020 : La justice française toujours aussi mal lotie

[27] C’est pourquoi nous verrons que d’autres phénomènes ont participé à une accalmie « de façade » dans ce quartier sans pour autant que la véritable violence et les faits de délinquance aient véritablement disparu.

[28] Éric Marlière, Jeunes en cité. Diversité des trajectoires ou destins communs ?, Paris, L’Harmattan, 2005.

[29] Éric Marlière, « Les jeunes de cité. Territoires et pratiques culturelles », Ethnologie française, 4, 2008, p. 711-721.

[30En 2019, 9,2 millions de personnes vivaient sous le seuil de pauvreté monétaire

[31] Gérard Mauger , Le milieu, la bande et la bohême populaire. Études de sociologie de la déviance des jeunes des classes populaires (1975-2005), Paris, Belin, 2006.

[32] Laurent Mucchielli, « L’évolution de la délinquance juvénile en France (1980-2000) », Sociétés contemporaines, n° 53, 2004, p. 101-134.

[33] Éric Marlière, « Jeunes des banlieues et émeutes urbaines », in Bernard Roudet (dir.), Regard sur les jeunes en France, Paris, PUL, p. 127-145.

[34] Éric Marlière, « Émeutes urbaines, sentiments d’injustice, mobilisations associatives », SociologieS, 2011, http://sociologies.revues.org/index3521.html

[35] Stéphane Beaud et Olivier Masclet, « Des “ marcheurs ” de 1983 aux “ émeutiers ” de 2005. Deux générations sociales d’enfants d’immigrés », Les Annales HSS, juillet-août 2006, n° 4, p. 809-843.

[36] Saïd Bouamama, Les classes et quartiers populaires. Paupérisation, ethnicisation et discrimination, Paris, Éditions du Cygne, 2009.

[37] Légaliser et encadrer par un monopole d’État la consommation, la production et la vente de cannabis à des fins récréatives dans des conditions permettant de lutter contre l’addiction

[38Refonder la justice au nom du peuple et livret : JUSTICE Une justice au nom du peuple : garantir le service public de la justice et les libertés

[39Le projet de réforme de la police judiciaire menace l’efficacité des enquêtes et l’indépendance de la justice

[40] Refonder une police républicaine et livret : SÉCURITÉ ET SÛRETÉ Refonder le service public de la police

[41] Abandon des banlieues : même cet éditorialiste de BFM TV dénonce des chiffres chocs 

 

Pour en savoir plus :

- Le trafic de drogue en cinq chiffres stupéfiants

- Le trafic de drogue : un enjeu de société devenu central

- Colombie: le trafic de drogues profite aux banques occidentales

TRIBUNE. Eric Coquerel : " La prohibition nourrit le trafic de drogue "

- Une trentaine de sénateurs socialistes plaident pour la légalisation du cannabis

 

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4 mai 2021 2 04 /05 /mai /2021 13:47
Après le 1er mai 2021, il y a urgence à refonder la police !

Les images de la violence à l'encontre de la CGT le 1er mai, ont fait le tour de France soulevant l'indignation du monde ouvrier et d'une partie du monde politique, notamment de gauche.
Syndiqué CGT, j'apporte moi aussi mon soutien à la CGT et aux camarades blessés à Paris.
La lutte sociale et les revendications du 1er Mai ont toujours besoin d’un mouvement de masse.

Mais, aujourd'hui, il faut aller au fond du pourquoi et du comment... (interrogations déjà soulevées lors du mouvement citoyen des gilets jaunes dont les victimes ont été nombreuses, et précédemment lors de la main contre la manif du 14 juin 2016 à Paris contre la Loi Valls/ El Khomri auquel j'ai participé et ou à l'issue, j'accuse " Gazer, mutiler, soumettre : la police au service du néolibéralisme autoritaire, je l'ai vue à l'œuvre ! "[1].

 

Sources : Eric Durand | mis à jour le 07/06/2023

- Partant du principe que la violence divise, fait peur, dissuade de participer à l'action, casse les mouvements populaires de masse

  • Qui sont les violents, au service se qui ?
  • Pourquoi le Préfet Lallement est incapable d'assurer, ou ne veut pas assurer... et sur ordre de qui la sécurité des manifestations pour permettre aux citoyens de défiler tranquillement ? D'ailleurs, en 2016, un CRS ne dénonçait-il pas déjà la responsabilité du gouvernement dans les violence[2] ;
  • N'est-on pas face à des groupuscules (Black bloc ou autres d'extrême droite) manipulés pour se mettre au service du système en utilisant la violence en complicité de fait avec des forces de police qui " laissent faire " parce-qu' elles n'ont pas d'ordre d'agir, amenant la CGT à La CGT-police a critiquer la gestion du maintien de l'ordre [3]  ;
  • Mais pas que : le syndicat de police Alliance s'interrogeait en 2016, sur les consignes de non-intervention reçues face aux casseurs et accusait le gouvernement de vouloir décrédibiliser les mouvements sociaux [4] et la situation n'a fait que j'aggraver depuis ; 
  • Par ailleurs, gardien de la paix au renseignement territorial, secrétaire général de la CGT police, Alexandre Langlois, affirmait en 2016 « Tout est mis en place pour que ça dégénère » [5] ;
  • N'est-on pas face à une instrumentalisation des forces de maintien de l'ordre pour casser les luttes sociales ? Ou dit autrement n'assistons nous pas à une « politique néolibérale du désordre » liée à la transformation de notre modèle social [6] ? 
  • OUI, comme en 2016, en 2018/2019, ce 1er mai 2021 confirme que " Les casseurs sont instrumentalisés par le pouvoir " [7] ; 

 


- Alors, forces de l’ordre ou forces aux ordres

Les policiers dans le piège des politiques méritent mieux que ce rôle de rempart contre le changement, qu’on essaye de leur faire jouer. En la matière je vous invite à consulter le Rapport de la Mission civile sur les actions de maintien de l’ordre depuis le début des manifestations contre la loi travail de 2016, qui confirme la dangereuse dérive que nous vivons sous l'ère de la monarchie républicaine macronienne [8].

 

Dans ce schéma, sur Paris, le préfet de police Lallement est loin de chercher à calmer le jeu et de faire respecter les droits et libertés démocratiques

  • Didier Lallement, qui, en 2015, ambitionne le poste de préfet de police de Paris, est nommé à ce poste le 20 mars 2019. Il est décrit par son entourage professionnel comme un « préfet impitoyable » et autoritaire, choisi par le gouvernement pour « une reprise en main musclée de la préfecture de police » [17]
  • Fin avril 2019, un rapport de l'Observatoire girondin des libertés publiques (qui regroupe différentes associations, telles que la Ligue des droits de l'homme, le Syndicat des avocats de France, Médecins du monde ou Greenpeace), qualifie de « politique d'intimidation » les stratégies de maintien de l'ordre de Didier Lallement à l'égard des manifestations, dont celles des Gilets jaunes, lorsqu'il était préfet de Gironde[18]. Le rapport dénonce notamment l'usage de sommations « purement formelles », la mise en place de pelotons voltigeurs à motos (dissous en 1986 après l'affaire Malik Oussekine), ainsi que l'usage jugé abusif des nasses, ce qui aurait entraîné des traitements dégradants et des problèmes de santé chez certains manifestants[19].
  • Le 8 mars 2020, à l'occasion de la journée des droits des femmes, la police réprime à Paris une marche féministe. Les violences sont dénoncées non seulement par les féministes et des personnalités politiques de gauche. Le sénateur de Paris Philippe Dominati (LR), émet des doutes sur la doctrine du maintien de l’ordre de Didier Lallement[20].
  • En décembre 2020, une enquête pour « faux témoignage » est lancé par le parquet de Nanterre contre le préfet de police de Paris ainsi que cinq hauts magistrats, suite à des signalements du président de la commission d’enquête de l’Assemblée nationale sur les obstacles à l’indépendance du pouvoir judiciaire, le député LFI Ugo Bernalicis. Il est soupçonné d’avoir tenu des propos mensongers lors de son audition devant la commission d’enquête, lorsqu'il a déclaré ne pas avoir «trouvé les organisateurs» de manifestations policières illégale en juin sur la place de l'arc de triomphe[21] [22].

 

👉 En conclusion, pour la France insoumise, le préfet Lallement doit partir, son limogeage est demandé[23] [24].

 

 

- D'un autre côté

  • La sécurité et la lutte contre la violence ne sont-elles pas le " cheval de bataille politique de la droite et de l'extrême droite " (SONDAGE. Pour 86% des Français, la lutte contre l'insécurité serait importante dans leur vote en 2022 ) [9] ?
  • Que leur resterait-il comme raison d'être s'il n'y avait pas de violence, y compris lors de mouvements sociaux ?
  • Ne contribue t-il pas en catimini à l'organisation, l'instrumentalisation de cette violence pour pouvoir ensuite faire la " propagande " en jouant sur la détresse du peuple [10]? 
  • La police infiltrée par l'extrême droite[11] œuvre n'agit-elle pas pour entretenir l'insécurité et la peur au bénéfice de " l'enjeu majeur " pour le RN de Le Pen [12] ?
  • Tout en remettant en cause le droit de manifester (elle n'est pas à une contradiction prêt) ! [13]

 

👉 Sur la manifestation parisienne du 1er mai de cette année réaction de la CGT :

Invité à commenter ces faits sur le plateau de Public Sénat le 3 mai, le secrétaire général Philippe Martinez pointait de son côté l’extrême droite[25] rappelant que les affrontements place de la Nation ont fait “ 21 blessés dont 4 graves ” selon un bilan du syndicat[26].

 

Précisant : “ Le mode opératoire ”, avec “ quelque chose de prémédité ” et les “ slogans racistes, homophobes, xénophobes ” entendus place de la Nation sont “caractéristiques de cette violence d’extrême droite”, a estimé Philippe Martinez mercredi. “ On est en train d’analyser les images, les photos, certains sont connus sur les réseaux sociaux pour leur appartenance, leur soutien au milieu d’extrême droite effectivement ”, a-t-il assuré.... et c'est la raison pour laquelle la CGT exige la révocation du préfet Lallement après les violences[26].

 

✍️ En définitive, j'accusais à l'issue de la manif du 14 juin 2016[1], le gouvernement Hollande, Valls, Cazeneuve d'utiliser les vieilles ficelles inventées par la droite hier au pouvoir :
- en se servant des forces de l'ordre à des fins de provocation ;
- en laissant entrer les casseurs et en laissant faire la casse en ne donnant pas d'ordres ;
pour ine-fine interdire l'expression du mouvement social et tenter de passer sa loi en force...
j'ai maintenu cette accusation ayant vécu de l'intérieur le mouvement des gilets jaunes,.... et le 1er mai 2021 la valide malheureusement.

 

 

- Les insoumis ne laisserons pas faire : RÉSISTANCE et force de proposition !
Dans ce contexte dangereux pour notre démocratie, la France insoumise entend refonder la police et notamment :

  • réécrire le code de déontologie et insister sur son importance lors de la formation des forces de police, et rétablir les missions de défense des libertés et de la République supprimées par Manuel Valls en 2014[14] ;
  • refaire la police républicaine (point 12)[15] ;
  • A votre disposition le #2 des « Livrets de la France insoumise » aborde les thèmes de la sécurité et la sûreté[16] ;

 

Et Jean Luc Melenchon confirme la volonté politique de la France insoumise de refonder la police 

Notes :

[1] J'accuse " Gazer, mutiler, soumettre : la police au service du néolibéralisme autoritaire, je l'ai vue à l'œuvre ! "

[2Responsabilité du gouvernement dans les violences : un CRS donne raison à Mélenchon.

[3La CGT-police critique la gestion du maintien de l'ordre

[4syndicat policier majoritaire Alliance : Un syndicat de policiers dénonce les consignes reçues pendant les manifs

[5CGT police : « Tout est mis en place pour que ça dégénère »

[6N'assistons nous pas à une « politique néolibérale du désordre » liée à la transformation de notre modèle social

[7" Les casseurs sont instrumentalisés par le pouvoir", accuse la CGT Police

[8Forces de l’ordre ou forces aux ordres : les policiers dans le piège des politiques méritent mieux que ce rôle de rempart contre le changement, qu’on essaye de leur faire jouer : Rapport de la Mission civile sur les actions de maintien de l’ordre depuis le début des manifestations contre la loi travail, dangereuse dérive 

[9SONDAGE. Pour 86% des Français, la lutte contre l'insécurité serait importante dans leur vote en 2022

[10Dominique Martin, Membre du Bureau politique du Front National explique à des militants comment faire la "propagande" en jouant sur la détresse du peuple

[11] Radicalisation policière : le poids de l’extrême droite dans les forces de l’ordre

[12] « La sécurité est un sujet majeur » : Marine Le Pen fait sa rentrée, ce dimanche, à Fréjus

[13] Etat d'urgence : Marine Le Pen pour l'interdiction des manifestations

[14] Réécrire le code de déontologie et insister sur son importance lors de la formation des forces de police, et rétablir les missions de défense des libertés et de la République supprimées par Manuel Valls en 2014

[15] Refaire la police républicaine

[16] Livrets de la France insoumise

[17] Lallement, le nouveau préfet qui fait flipper les flics

[18] Bordeaux : la politique de maintien de l'ordre dénoncée par un rapport de l'OGLP

[19] Maintien de l’ordre: à Bordeaux, la «politique d’intimidation» du préfet

[20] Le préfet Lallement dans la tourmente

[21] Enquête pour "faux témoignage" : ce qui est reproché au préfet Didier Lallement

[22] Le préfet Didier Lallement et plusieurs hauts magistrats visés par une enquête pour « faux témoignage »

[23] Communiqué du groupe parlementaire de La France insoumise en date du 9 janvier 2020.

[24] Pour en savoir plus

[25] Violences du 1er-Mai contre la CGT: Philippe Martinez cible " l'extrême droite "

[26] La CGT exige la révocation du préfet Lallement après les violences du 1er Mai

 

Pour en savoir plus :

- Un syndicat de policiers dénonce les consignes reçues pendant les manifs

- Oui, le port du matricule est obligatoire pour les policiers et les gendarmes

- UNE CRÉATION ORIGINALE FRANÇAISE : « LA POLICE SPECTACLE »

Juin 2023 : Les chiffres de l’IGPN, un iceberg des violences policières

 

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4 décembre 2020 5 04 /12 /décembre /2020 14:16
Radicalisation policière : le poids de l’extrême droite dans les forces de l’ordre
Radicalisation policière : le poids de l’extrême droite dans les forces de l’ordre

Et si on s'intéressait au syndicalisme d’extrême droite dans la Police[23] ...et qui attend des réponses de l'extrême droite zémmourienne[1ter] ou lepéniste !

Et dans le même temps, elle s'infiltre dans la justice, dans l'armée...

24 juillet 2023, appel de Jean-Luc Mélenchon à " Rétablir l’ordre républicain dans la police[30] "

 

 

Préambule :

Les policiers titulaires et stagiaires qui composent la police sont des fonctionnaires de l'État. Elle naît le 14 août 1941 , sous le régime de Vichy, par un décret signé par Pétain, texte d'application de la loi du 23 avril 1941 portant création de la Police nationale[0].

Le 14 mai 1941, à Paris, plus de 6 000 juifs étrangers sont arrêtés par la police française lors d’une opération présentée à l’origine comme un vaste contrôle d’identité. La plupart vont mourir en déportation[1bis].

Introduction :

Le site Quartiers libres avait, 2017, publié un article très complet sur le poids et l’influence des idées d’extrême droite dans l’esprit et la pratique des membres des forces de l’ordre. Je le reproduis ci dessous en le complétant

Le syndicalisme d’extrême droite dans la police : dans le numéro d’octobre de Ripostes Syndicales, (bulletin téléchargeable d’infos du groupe de travail sur l’antifascisme de Solidaires), on peut lire un intéressant dossier qui présente différentes initiatives de l’extrême droite, passées et présentes. Ce panorama est plus significatif, à notre sens, que le symbole du Punisher sur certains uniformes policiers, et ce d’autant moins que ce personnage Marvel, aux méthodes certes expéditives, est également à ses heures chasseur de nazis[6].

2019,.. quand, le 26 septembre 2019, un rassemblement de policiers s’est tenu devant le siège de la France insoumise à l’appel du syndicat Alliance, cette mobilisation constitue pour le chercheur Christian Mouhanna « une première » et « un symptôme inquiétant ». « Cela signifie que la police n’accepte plus aucune critique et veut s’immiscer dans le jeu politique. Ils peuvent ne pas être d’accord mais vouloir faire pression comme ça, c’est assez insupportable », développe-t-il[10].

 

Sources : Quartiers libres | mis à jour le 09/09/2023

- Les forces de l’ordre, et plus spécifiquement la police nationale, sont souvent résumées comme un appendice des institutions, « le bras armé de l’État »

Cette description commune dans les milieux militants empêche de voir les dynamiques politiques propres aux forces de l’ordre. L’analyse du comportement des forces de l’ordre à l’aune des décisions du gouvernement du moment ne permet pas à elle seule d’expliquer l’augmentation des violences policières que nous subissons.

 

Il existe évidemment un contexte, celui du monopole de la violence délivré à l’État, associé à celui des orientations sécuritaires et racistes des gouvernements qui tous deux permettent et couvrent les violences policières que nous connaissons aujourd’hui, mais cela ne peut pas être la seule explication aux comportements policiers actuels.

 

Violence légitime de l’État et poids des politiques gouvernementales, masquent les multiples dynamiques politiques qui travaillent chaque policier et qui s’articulent autour du nationalisme, du " républicanisme ", des valeurs d’ordre et du sécuritaire. Thématiques qui forment aujourd’hui l’ossature de nombreux mouvements d’extrême droite en France.

 

Cette influence idéologique de l’extrême droite dont on voit les manifestations concrètes dans les votes des forces de l’ordre[1] et que traduit la surreprésentation du Front National dans des bureaux de vote à proximité de casernes de gendarmes par exemple mais aussi et surtout dans les oppositions de plus en plus affichées et franches à l’encontre des autres institutions (syndicats, justice, gouvernement, partis institutionnels).

 

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Source : Cevipof

 

- De plus en plus de policiers revendiquent un rôle politique au sein même de l’exercice de leur métier
Bien sûr de par sa fonction au sein de la société : garantes de l’ordre et de l’application des lois et détentrices du monopole de la violence d’état, les forces de l’ordre sont plus sujettes à attirer des gens qui ont ce type de convictions. Il ne faut donc pas s’étonner de la surreprésentation d’un vote de droite et d’extrême droite en son sein et de l’intérêt que lui ont porté les mouvements et les militants d’extrême droite. Les faits divers policiers regorgent d’exemple de ces histoire d’amour entre fafs et policiers comme en témoigne l’affaire des trafiquants d’armes d’extrême droite qui ont fournis les armes au terroriste du 13 novembre grâce a la protection que leur offrait leur amis des forces de l’ordre[2]. Si les liens d’amitiés entre militants d’extrême droite et policiers sont monnaie courante, la police est aussi travaillée plus en profondeur par les organisations de l’extrême droite radicale.

Claude Hermant, militant nationaliste, trafiquant d’armes et indic de police.

 

 

- L’extrême droite a toujours été présente et active politiquement dans la Police comme en témoigne l’histoire du PNFE
Organisation  néonazie (1985) dont la devise « France d’abord, blanche toujours » résume son programme et sa vison du monde. Le PNFE (Parti National Français et Européen[3]) a privilégié un recrutement au sein des policiers membres du syndicat policier d’extrême droite FPIP[4] – Fédération Professionnelle Indépendante de la Police. Le PNFE dans les années 1980 va être à l’origine d’une campagne d’attentats et de violences qui culmine avec un attentat à la bombe contre un foyer de travailleurs immigrés(1988) qui fait un mort et douze blessés[5]. Le terrorisme d’extrême droite a frappé en France et a recruté prioritairement dans la Police. Les campagnes de recrutement de l’extrême droite à destination des forces de l’ordre ne sont pas nouvelle et continuait comme avec l’Œuvre Française (aujourd’hui dissoute) qui elle privilégiait par exemple le recrutement de militaires. 

 

Attentat du PNFE foyer Sonacotra, en 1988.

 

- Même le FN s’est un temps doté de son relais policier officiel avec  la création du syndicat Front National Police (FNP)
Reconnu en 1995 par le ministère de l’Intérieur, le FNP[7] fut le premier syndicat mis en place par le Front national il réalisa 7,4 % des voix aux élections professionnelles de 1995. Il siégea à l’instance paritaire de la police nationale. En 1998 le syndicat est invalidé par la Cour de cassation[8] sur réquisition des autres syndicats policiers. Le tribunal lui reproche son objectif de « diffuser l’idéologie d’un parti politique » et le fait que son président doit statutairement « être informé de l’appartenance politique de ses adhérents ».

 

Le taux de syndicalisation étant très élevé au sein de la police et sachant que les syndicats jouent un grand rôle dans les promotions, après la dissolution du FNP de nombreux policiers ouvertement d’extrême droite se sont syndiqués auprès d’une grande centrale plutôt qu’un syndicat minoritaire d’extrême droite.

 

 

- Tout cela a concouru a faire basculer vers l’extrême droite la majorité des policiers aujourd’hui

Les ingrédients sont donc réunis pour que l’on assiste à une droitisation des forces de l’ordre dans ses convictions mais surtout dans ses pratiques. Une radicalisation des forces de l’ordre qui se transforme en problème politique et qui accentue le danger physique pour les classes populaires et le mouvement social. Face à nous nous n’avons plus sous l’uniforme seulement un gardien de l’ordre établi mais aussi très souvent des acteurs politiques qui rêvent d’un autre monde, bien à plus à droite. 

 

La dangerosité des forces de l’ordre dans le maintien de l’ordre capitaliste n’est plus à démontrer : elles ont largement fait leur preuve tout au long de leur histoire.

 

 

- Cependant l’histoire nous enseigne que leur dangerosité est démultipliée lorsqu’elles se posent en tant qu’acteur politique

En 1958, le coup d’État qui a permis l’avènement du pouvoir gaulliste[9] dans le cadre des nouvelles institutions de la Vème République s’est appuyé sur l’armée et la police[9bis]. Si la séquence militaire de ce coup d’État gaulliste est relativement bien connu au travers du rôle de l’armée le 13 Mai à Alger avec la prise du Gouvernement Général et la création d’un Comité de Salut Public, le rôle joué par les forces de police est lui moins connu. 

 

Manifestation policière, le 13 mars 1958.

 

Le 13 mars 1958[11], une manifestation de policiers a eut lieu à l’appel des syndicats contre les attaque du FLN. De cette manifestation un cortège « sauvage » marchent vers l’assemblée nationale aux cris de « Les députés au poteau ! », « À bas les députés ! » ou encore « Vendus, salauds ! Nous foutrons une grenade au Palais Bourbon »[9bis]. Ce dérapage contrôlé des forces de l’ordre par les réseaux gaullistes permettra de mettre la pression sur l’assemblée nationale qui s’auto-sabordera quelques semaines plus tard permettant ainsi le passage de la IVeme République vers la Veme, régime fabriqué sur mesure par de Gaulle.

 

Le nouveau régime sera marqué par l’accentuation de la torture y compris en métropole dans les commissariats et par le massacre colonial du 17 octobre 1961 à Paris et sa banlieue et celui à l’encontre des opposants communistes en février 1962 à Charonne[12]. Cette séquence nous enseigne que la police alors acquise au gaullisme a contribué à renverser la 4eme République et a gagner en retour le droit de mener « son combat » contre le FLN en important en métropole les techniques contre-insurrectionnelles pratiquées en Algérie. Les policiers français en métropole ont pu alors se livrer à des violences de très haute intensité sur « leur » ennemi de l’époque : les populations algériennes acquises à l’indépendance et leurs soutiens. Ces violences ont structuré les rapports policiers/population bien au-delà de la guerre d’Algérie en particulier pour les enfants de l’immigration dans les années 70/80 où les crimes racistes et policiers étaient nombreux.

 


- Au regard de l’histoire et des discours policiers actuels se posent la question de qui est considéré aujourd’hui comme l’Ennemi de la police ?

Le tiercé dans le désordre de la haine policière : la jeunesse des quartiers populaires, le militant de la gauche extra-parlementaire, de la France insoumise, les populations immigrées et/ou étrangères.

 

La banalisation des crimes policiers du quotidien dans les quartiers populaires (viol de Théo, meurtre d’Adama Traore …) mais aussi à l’encontre des migrants comme la violente répression à l’encontre du mouvement social contre la loi travail[13] (et les gilets jaunes en 2018/2019[14] [14bis]) ont provoqué ces dernières années  des morts mais aussi des milliers de blessés, des mises en examen, des incarcérations. Cette répression et l’entrain qu’ont mis les policiers a l’exercer témoigne de cette radicalisation dans la violence des forces de l’ordre tout autant que de la sous traitance gouvernementale par la terreur policière des questions sociales et raciales en France. Les forces de l’ordre comme sous-traitant politique, fonction qui n’est pas nouvelle pour les quartiers populaires mais qui le devient pour tout le reste la société.

 

Deux événements ont marqué symboliquement cette irruption policière comme acteur politique. Le 18 mai 2016 un rassemblement est organisé à l’appel de syndicats de police comme Alliance et le FPIP contre « la haine anti-flics ». Ce rassemblement dont l’impact a été masqué médiatiquement par l’affaire de la voiture brûlée du Quai Valmy a été un moment clé. On a assisté lors de ce rassemblement de policier au coming out de l’extrême droite policière : Marion Maréchal Le Pen et Gilbert Collard, les deux députés Front National ont participé à ce rassemblement sans la moindre opposition des policiers dits républicains et au contraire ont reçu un accueil chaleureux et ont multiplier les selfies avec les policiers présents[15]. De nombreux policiers à visage découvert dans le cadre d‘un rassemblement officiel ont affiché leurs sympathies frontistes.

 

G. Collard et M. M. Le Pen à la manif syndicat Alliance
M. M. Le Pen syndicat FPIP

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

- Les manifestations policières illégales d’octobre 2016 dans lesquelles se mêlaient de multiples revendications matérielles et politiques sont la séquence politique la plus importante.

Lors de ces nuits d’octobre 2016, des policiers, cagoulés et armés dans des manifestations sauvages ont organisé un coup de pression politique. Ces manifestations ont débordé les syndicats et ont été un moyen d’expression et surtout de critiques à l’encontre de leur hiérarchie, de la justice et du gouvernement. Des slogans type « les francs-mac en prison » qui appartiennent au registre de l’extrême droite classique comme la présence avérée de militants d’extrême droite ont témoigné, si besoin en était, de la radicalisation politique de la Police nationale. Alliance, syndicat classé pourtant bien à droite, par la voix de son secrétaire générale a parlé d’infiltration et de manipulation de l’extrême droite, reconnaissant par là une radicalisation de la base policière.

 

À gauche, le même slogan du FN à 20 ans d’intervalle : Jean-Marie Le Pen (avec Marion Maréchal bébé) en 1992, et Wallerand de Sain-Just en 2015. À droite, un visuel du FN pour les réseaux sociaux.

 

- Le discours véhiculé et entretenu dans les réseaux sociaux communautaires des forces de l’ordre les présentent comme le dernier rempart de la France face aux racailles, aux islamistes, aux gauchiste, au laxisme…

Nombreux sont les policiers qui sur ces forums et fb parlent de guerre civile avec les thématiques de Grand Remplacement et de la présence d’un ennemi intérieur dont ils seraient les seuls à pouvoir venir a bout. Des policiers n’hésitent plus à menacer publiquement de mort des militants politiques ou de simple journaliste comme en témoigne les menaces et violences qu’ont subi entre autre les journalistes Nnoman Cadoret[16] et Gaspard Glanz (Taranis News)[17]. 

 

Ces dernières séquences traduisent une accélération de l’autonomisation et de la radicalisation politique de fractions importante des forces de l’ordre. Face au fantasme d‘une faiblesse et d’un laxisme des institutions républicaines, l’idée d’une rupture politique avec le « cadre républicain démocratique » existant fait tranquillement son chemin dans la police.

 

Les différentes législations d’exception (Etat d’urgence, loi sur la légitime défense…) et le large consensus de soutien inconditionnel qui émane de la classe politique conforte cette dynamique d’une autonomisation et radicalisation politique des forces de l’ordre, en particulier dans la Police Nationale.

 

  • C’est cette autonomisation et radicalisation politique qui permet l’augmentation de la répression violente du mouvement social comme celle des quartiers populaires.
  • Ce n’est donc plus seulement à l’aune de la couleur politique des pouvoirs en place que le comportement des forces de l’ordre doit se comprendre mais aussi à celui des dynamiques politiques internes de l’institution et de l’hégémonie de plus en assumée de la radicalité politique d’extrême droite au sein de la police. Ce simple constat doit permettre à chacun et chacune de se prémunir des dangers qui en découlent et des risques que nous courrons face à la radicalisation policière.

 

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- Comment régler le moindre dysfonctionnement quand on est à ce point dans le déni ?

UNITÉ SGP POLICE @UNITESGPPOLICE le 05/12/2020

Le 4 décembre, Emmanuel Macron a annoncé le lancement en janvier prochain d’une plateforme nationale de signalement des discriminations et a aussi évoqué l’existence de « policiers violents »[18].

 

Les policiers disposent d'un droit syndical mais l'essence même de leur métier les empêche d'interrompre leurs activités. Selon la loi du 29 septembre 1948, « toute cessation concertée du service peut être sanctionnée »[19].

 

Cette réaction au propos d'E. Macron, ici " d'Unité CGP Police " est surtout totalement illégale et anti-républicaine :  " Nous sommes violents, n’interpellez plus ! Nous sommes racistes, ne contrôlez plus ! Blocage total !!! "

 

 

 

 

 

 

 

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- Face aux appels aux meurtres, que fait le gouvernement ?

Page Facebook " Hors service " qui appelle au meurtre
  • Suite aux manifestations du 5 décembre contre la Loi dite de " Sécurité globale ", le 6 décembre, l’association pro-police " Hors service ", a publié sur sa page facebook un appel à " ouvrir le feu " sur les manifestants et de ne plus les épargner[20] !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

  • Le 9 décembre 2020, des membres de cette organisation policière " Hors service " menacent Jean-Luc Melenchon de mort, qui déclare : " J'ai saisi le commandant qui assure la sécurité de l'assemblée nationale. Je vous informe. Quelle autre protection ? Jlm "
Appel au meurtre contre les " premiers de cordée " par L. Boussières

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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- Face aux factieux qui ne respectent rien, que fait le gouvernement ?

Pour voir la vidéo, cliquez sur l'image
  • Après avoir agressé le siège insoumis[22], les factieux d'Alliance Police attaquent le domicile de la maire de Rennes la nuit du 17 décembre. Le préfet Lallement félicite ses petits, Darmanin et Le Pen apprécient.
  • Comment prétendre faire respecter la loi et l'uniforme quand ceux qui sont censés le faire font ça ? Il faut se réveiller avant qu'il ne soit trop tard

 

 

 

 

 

Pour voir la vidéo, cliquez sur l'image

 

  • Nouvelle manifestation illégale des factieux de  Rennes :
  • RAPPEL : Article R434-29  du code de Sécurité Intérieur : « Le policier est tenu à l’obligation de neutralité. Il s’abstient, dans l’exercice de ses fonctions, de toute expression ou manifestation de ses convictions religieuses, politiques ou philosophiques."

 

 

 

 

 

 

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- L'extrême droite infiltre t-elle aussi la justice ?

On peut légitimement se poser la question !

En effet, la cour d’appel de Grenoble a, le 16 décembre 2020, prononcé la relaxe générale dans l’affaire de la très médiatique opération anti-migrants montée par Génération identitaire dans les Alpes en 2018[21].

 

Une banderole de Defend Europe lors d'une opération anti-migrants dans les Alpes, le 21 avril 2018. Photo Romain Lafabregue. AFP

 

 

- L'extrême droite infiltre aussi l'armée

Croix gammées, saluts nazis, insignes et tatouages faisant référence au IIIe Reich, voici un ensemble d’ignominies qui devraient ne figurer que dans les livres d’Histoire, et qui pourtant existent dans les rangs des militaires français. C’est ce que montre une enquête de Médiapart[24], publiée le mardi 16 mars 2021, qui vient compléter une première investigation menée en juillet 2020[25] par le journal en y rajoutant plus de 50 nouveaux cas de néonazis dans l’armée.

 

  • Le gouvernement : une réaction sans action

L’enquête de Médiapart interpelle : comment le gouvernement a-t-il pu laisser passer de telles horreurs au sein même de l’armée ? Les preuves étaient pourtant là, directement accessibles sur les réseaux sociaux. Si des journalistes peuvent les voir, peut-on croire que ce n’est pas le cas de la Direction du renseignement et de la sécurité de la Défense (DRSD) ?

 

La ministre des Armées, Florence Parly, s’est exprimée sur les révélations de Médiapart. La ministre a jugé « très graves » les faits montrés par le site d’informations, désignant ces comportements comme « totalement inadmissibles ». Elle a également indiqué que « toutes les idéologies néfastes, nauséabondes, révisionnistes, extrémistes sont proscrites dans les armées ». En effet, dans l’armée française qui est républicaine, le code du soldat institué en 1999 stipule que le militaire doit « servir la France et les valeurs universelles dans lesquelles elle se reconnaît ». Il n’y a donc pas de place pour l’idéologie nazie, interdite en France.

 

Ces révélations n’ont pas tardé de faire réagir. Le groupe parlementaire insoumise à l’Assemblée nationale, a appelé à agir « pour mettre fin à toutes les petites lâchetés et à la complaisance dont bénéficie parfois l’extrême-droite jusque dans la majorité » tout en précisant que « l’armée française doit être républicaine ou bien elle n’est plus l’armée des Français.[26] »

 

Et ça continue !

  • Trois sous-officiers, dont un chauffeur du ministère des Armées, ont été interpellés en janvier 2021 dans le cadre du démantèlement d’un réseau de trafic d’armes présumé et l'un d'entre eux, chauffeur du ministère des Armées mis en examen pour trafic d’armes, destinées à l’ultradroite et « association de malfaiteurs »[27].
  • Une enquête de commandement a été ouverte par le ministère des armées après la participation de militaires à une milice d'extrême droite se présentant comme " anti-casseurs " à Lorient dans le Morbihan dans la nuit du vendredi 30 juin au samedi 1er juillet 2023[28pour faire face à une révolte populaire massive a eu lieu suite à le meurtre d'un jeune Nahel, par un policier dans le cadre d'un refus d'obtempérer[29].
  • Deux militaires du 35e RI de Belfort sont aussi membres du groupe violent d’extrême droite des Vandal Besak. Sur leurs réseaux sociaux, l’un d’eux, Lukas C. affiche ouvertement ses sympathies néonazies et sa volonté de tuer des étrangers ou des LGBT[31].
    Suite aux révélations de StreetPress, l’armée a suspendu les deux militaires qui affichaient leur néonazisme sur les réseaux sociaux. Ils ont « reconnu les faits » et devraient être expulsés de la Grande Muette[
    32].

 

- Et pour finir, retour sur plus de 70 ans d'Histoire de la police en France.
Alors que plus d'un jeune sur deux dit ne pas avoir confiance en la police et que les mouvements sociaux semblent sur le point de s'intensifier en 2021, Michel Kokoreff, sociologue et professeur à l'université Paris 8 publie " Violences policières  : généalogie d’une violence d’État " aux éditions Textuel. Il propose une généalogie des violences policières depuis la seconde guerre mondiale.

 

Peut-on parler d’une escalade de la violence, ces violences sont-elles systématiques ou ne sont-elles le fait que de quelques policiers

Du massacre de Charonne, aux émeutes de 2005 en passant par mai 68 ou les manifestations des Gilets jaunes, le sociologue identifie des continuités et des ruptures dans les pratiques policières.

A travers son approche sociologique, fruit d'un travail de plus de vingt ans d'observation des pratiques policières et des banlieues. 

Son constat est sans appel, les Français qui ont une bonne image de la police sont ceux qui ne sont pas en contact avec cette police au quotidien, et les violences policières sont un phénomène " récurrent et ancien ". 

 

 

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- Adrien Quatennens député France insoumise : « Nous voulons refonder la police de fond en comble »

[7] Syndicats Front national

[8En avril 1998 le syndicat est invalidé par la Cour de cassation

[9] 13 mai 1958, le coup d'état à l'origine de la Ve République

[9bisQuand les forces de l'ordre défient le palais Bourbon (13 mars 1958). Les policiers manifestants, l'arène parlementaire et la transition de régime

[10] Manifestation de policiers devant le siège de FI : « Une première » et « un symptôme inquiétant » pour le chercheur Christian Mouhanna

[11] Quand les forces de l'ordre défient le palais Bourbon (13 mars 1958)

[12] 8 février 1962, Charonne à Paris : un crime d'État pour l'exemple

[13] Paris 14 juin, j'y étais, j'ai vu, j'accuse...

[14] FRANCE : « GILETS JAUNES, HISTOIRE D’UNE RÉPRESSION D’ETAT », UN DOCUMENTAIRE POUR COMPRENDRE

[14bis] Le syndicat France Police reconnaît qu'il lui était demandé d'« écraser » le mouvement des Gilets Jaunes.

[15] Manif contre la «haine anti-flics» à Paris: voici ce qu'on a vu et entendu

[16] Nnoman Cadoret : https://www.facebook.com/nnomansland/videos/1888902958053281

[17] Gaspard Glanz (Taranis News) : http://www.lesinrocks.com/2017/06/news/gaspard-glanz-de-taranis-news-se-dit-victime-dun-harcelement-judiciaire/

[18] En colère après une annonce de Macron, des syndicats appellent les policiers à cesser les contrôles

[19] Loi n° 48-1504 du 28 septembre 1948 relative au statut spécial des personnels de police.

[20Que sait-on de l’association pro-police Hors service, qui appelle à «ouvrir le feu» ?

[21] Opération anti-migrants dans les Alpes : les identitaires relaxés en appel

[22] Rassemblés devant le siège de LFI à l’appel du syndicat Alliance, des policiers ont fustigé l’attitude « inadmissible » du chef de file du parti. Mardi, Jean-Luc Mélenchon a, en effet, qualifié les forces de l’ordre de « barbares ».

[23] Et si on s'intéressait au syndicalisme d’extrême droite dans la Police !

[24] Une filière néonazie au sein de l’armée française

[25] Des néonazis font carrière dans l’armée française

[26] Néonazis dans les armées : après la consternation nous exigeons l’éradication

[27Un chauffeur du ministère des Armées mis en examen pour trafic d’armes, destinées à l’ultradroite

[28 Une enquête de commandement a été ouverte par le ministère des armées après la participation de militaires à une milice d'extrême droite

[29Soulèvements, tristesses et colères après la mort de Nahel, 17 ans, tué par la police 

[30] 24 juillet 2023, appel de Jean-Luc Mélenchon à " Rétablir l’ordre républicain dans la police "

[31Drapeau nazi et appel à « nettoyer le pays », des militaires néonazis au régiment de Belfort

[32] Les militaires néonazis suspendus suite aux révélations de StreetPress

 

Pour en savoir plus :

- En France, l’extrême droite s’arme… pour ressusciter les milices d’Hitler ?

- Les policiers et militaires votent de plus en plus pour le FN

- Ces policiers qui votent Le Pen

- Extrême droite : l'Allemagne veut faire le ménage dans la police

- Policiers en colère Attention danger... En plein état d'urgence, des centaines de policiers en armes ont défilé dans 25 villes, en toute illégalité

- À Perpignan, le RN a aussi conquis la bourgeoisie

- Quand l’extrême droite prolifère dans la police

- La symbolique fasciste à la mode dans la police

- Racisme : quand des policiers gardois se lâchent sur Facebook

- Des syndicats de police qui appellent à désobéir au président de la République

- Forces de l’ordre ou forces aux ordres : les policiers dans le piège des politiques méritent mieux que ce rôle de rempart contre le changement, qu’on essaye de leur faire jouer.

- Quand la France exportait en Argentine ses méthodes de torture et de répression expérimentées en Indochine et en Algérie

- À l’approche des quatre années de mandat, nous continuons notre " bilan du quinquennat et du danger que le Président fait peser sur la République, aujourd'hui sur : la police "

- Le syndicat de police " Syndicat France Police – Policiers en colère " appelle à tirer sur le peuple

- La police nationale : terreau de plus en plus fertile à l’extrême droite ?

- Petit à petit, les gardiens de la paix de la police nationale sont remplacés par des polices municipales, par la gendarmerie militaire et par des polices privées : La LOPS du 21 janvier 1995 et le décret n°96-827 du 19 septembre 1996 ont fait passer la limite dans les villes de 10.000 à 20.000 au profit de la gendarmerie militaire,  auquel s'ajoute le décret n°96-828 du 19 septembre 1996 relatif à la répartition des attributions et à l'organisation de la coopération entre la police nationale et la gendarmerie.

- Quand la BAC de Nancy était noyautée par un violent groupuscule raciste

- UNE CRÉATION ORIGINALE FRANÇAISE : « LA POLICE SPECTACLE »

- Projet d’attentat de l’OAS contre Jean-Luc Mélenchon : 9 ans de prison pour le principal suspect

SMS, chantage... Alliance, le syndicat policier qui terrorise les ministres de l'Intérieur

- « Les policiers les plus violents sont les plus promus »

- Violences policières : quand le patron du syndicat Alliance fait réintégrer des agents radiés et condamnés par la justice 

- Police : le tabou judiciaire du faux en écriture publique

- De Pasqua à Darmanin, les « voltigeurs » frappent encore

- « Une police républicaine, vraiment ? » : le témoignage cinglant d’un ancien policier écœuré

- Groupe d’ultradroite «FR DETER» : un membre de la police nationale suspendu

Ce qu'en dit la France insoumise :

- Pour une police républicaine, il faut faire cesser les violences et le racisme qui s’y perpétuent

- Violences policières : les propositions de la France insoumise

- Insigne d’extrême droite porté par des policiers : scandale au conseil municipal de Pierrefitte

- La loi de sécurité globale : vers l’État policier

- Jean-Luc Melenchon : Sécurité, il faut refonder la police

- WaffenKraft : le projet terroriste d’un gendarme néonazi

- 7 juin 2023 : Des policiers photographiés avec des « valknut » tatoués sur les bras

- 13 meurtres tragiques pour refus d’obtempérer en 2022

- Violences policières. 27 juin 2023, Naël, conducteur de 17 ans abattu à Nanterre : les images qui mettent en cause le tir du policier 

- Mort de Nahel : Propos du RN, une ressemblance frappante avec les éléments de langage du syndicat de police Alliance

- Mort de Nahel : l’ONU s’inquiète du racisme dans la police française

- 30 juin : À Lorient, une bien étrange « brigade anticasseurs » composée d'une milice d’extrême-droite procède à des interpellations en soutien à la police

- Djihadisme, ultradroite et ultragauche : l’appel à la « vigilance » du patron de la DGSI

- De la république policière à la république fasciste ?

- Extrême-droite, police et armée des liaisons dangereuses

- Août 2023 : Un homme de 23 ans, policier auxiliaire, arrêté après plusieurs incendies commis à Tours

 

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22 novembre 2020 7 22 /11 /novembre /2020 11:55
Nathalie Sarles, députée LREM, pointe du doigt la dérive autoritaire et la suppression des libertés individuelles qui découlent de ce texte[18]
Nathalie Sarles, députée LREM, pointe du doigt la dérive autoritaire et la suppression des libertés individuelles qui découlent de ce texte[18]

Nathalie Sarles, députée LREM, pointe du doigt la dérive autoritaire et la suppression des libertés individuelles qui découlent de ce texte[18]

Jean-Luc Melenchon : " Si je suis élu en 2022, cette loi sera abrogée ![A] "

 

20 mai 2021 : Le Conseil Constitutionnel censure l’article 24 de la loi Sécurité globale qui interdisait de filmer les policiers[B].

 

20 novembre 2020 ! Éric Dupond-Moretti, garde des sceaux, sur le projet de Loi "sécurité globale" déclare : " Dans le droit pénal français, on ne peut pas poursuivre des gens pour une intention mais pour un acte ou pour un fait ".
Stupéfiant ! Éric Dupond-Moretti explique que le Projet de Loi "sécurité globale" est, en l'état, contraire au droit pénal, mais qu'il n'a pas pu le faire entendre au gouvernement et qu'il espère que le sénat l'amendera
[
T].

Entre tyrannie et absurdie, Macron conduit notre pays au chaos. Vivement la fin !

 

Sources : La Sociale | mis à jour le 20/05//2021

- La loi dite « sécurité globale » que le gou­ver­ne­ment est en train de faire voter est révélatrice d’une orientation déjà bien engagée depuis des décennies

On se sou­vien­dra des « lois anticasseurs[C] » de feu Marcelin, de la loi « sécurité liberté[D] » de Peyrefitte, des très nombreuses lois antiterroristes, de l’ins­ti­tu­tion­na­li­sa­tion de l’état d’urgence, etc. Toutes ces lois mettent progressivement en pièces les libertés publiques fon­da­men­ta­les, dans l'indifférence de la classe politique et de la plus grande partie de nos concitoyens. En fait, on étrangle la liberté, lentement, un clic après l’autre, la corde se resserre. La loi présentée au Parlement en cet automne (proposition 3452[E]) ne présente donc pas une grande nouveauté, mais fait de nouveaux pas vers l’ins­tau­ra­tion d’un État policier, c’est-à-dire d’un État où le pouvoir exécutif et sa police peuvent agir sans contre-pouvoir et sans contrôle de quelque ins­ti­tu­tion républicaine que ce soit.

 

 

- Typique de l’état d’esprit de ce genre de loi et des classes dirigeantes et de leur « Parlement » croupion, l’exposé des motifs définit… un champ indéfini de la loi

Il s’agit en effet de répondre à la menace que font peser toutes les formes d'insécurité, « depuis les invincibilités dans les transports jusqu’aux violences graves sur les personnes en passant par les trafics - notamment de stupéfiants - en bas des immeubles, les violences urbaines ou les rixes entre bandes. » Le législateur écarte d’emblée ce fait majeur que la première insécurité » qui touche tous les Français est l'insécurité sociale, la dégradation de la santé publique, les menaces sur les retraites, la précarité de l’emploi et le chômage galopant.... Voilà un premier point qui méri­te­rait à lui seul toute une réflexion.

 

 

- La notion d'insécurité est elle-même peu définie.

L'impolitesse, stricto sensu, est une incivilité, mais on se souvient aussi que le ministre des transports, Jean-Baptiste Djebbari, avait qualifié d'invincibilité le meurtre d’un chauffeur de bus par une bande de voyous[F]. Concernant les violences graves sur les personnes le législateur a-t-il en vue les violences exercées contre les manifestants Gilets jaunes, gazés, éborgnés, amputés par des forces de police déchaînées[G], à qui un ministre de l’intérieur, qui connaît bien les méthodes des voyous, avait lâché la bride.

 

Deuxième remarque concernant l’exposé des motifs. On n’y parle pas seulement de l’autorité de l’État ni de l’ordre public. Désormais, selon les normes du jargon à la mode, les « acteurs de la sécurité » sont considérés à l’égal des agents de l’État, ainsi les 165 000 agents privés de sécurité. C’est parfaitement révélateur de la pri­va­ti­sa­tion en cours des fonctions dites « régaliennes ». Et les députés LREM ajoutent : « toutes ces forces échangent et coo­pè­rent entre elles. Or, ce sont leur articulation et les conditions de leur col­la­bo­ra­tion qui font une partie importante de la qualité de la coproduction de sécurité dans notre pays et donc, de la sécurité de toutes et tous.[H] »

 

 

- La sécurité est donc bien une sorte de PPP (partenariat public/privé) d’un nouveau genre.

Demain ce sera le tour de la justice - ici le « cheval de Troie » est l’informatique, puisque l’on teste des programmes d’aide à la décision (IA)[I]. Dans la défense, les choses sont déjà bien engagées, même si officiellement des opérations de guerre ne sont pas encore sous-traitées à des agences privées. Le cadre « sécurité globale » permet donc maintenant de déléguer des tâches de maintien de l’ordre à des sociétés privées de sécurité qui doivent être « articulées » aux forces de l’ordre étatiques et municipales.

 

De là découle l’objectif de la loi : « savoir être inventif et innovant afin de renforcer le continuum de sécurité, tout en respectant pleinement les identités et les missions de chacun des acteurs qui y contribuent. » Là encore le vocabulaire, propre à l’époque, est entièrement issu du monde de LREM, c’est-à-dire le monde du marketing - car la victoire de LREM a été le triomphe des commerciaux sur les énarques et, plus anciennement, les ingénieurs de la Ve république encore jeune. Mais le mot important est « continuum[J] ».

 

Ceux qui attendaient que soient réglés les graves problèmes posés par l’usage incontrôlé d’armes létales contre les manifestants ou par les abus de pouvoir de la police en seront pour leurs frais : ce qui est visé est « une sécurité plus efficace, en traitant également la question du recours à de nouveaux moyens tech­no­lo­gi­ques pour les forces ». Efficacité et technologie, là encore les mots clés sont clairs et foin des considérations de droit et de liberté. Le maintien de l’ordre n’est pas au service de la liberté, mais il devient une fin en soi, ce qui est carac­té­ris­ti­que de l’État policier.

 

D’ailleurs dans ce texte, la liberté et les libertés sont à peine évoquées sinon sous l’angle (on y revient) des restrictions à apporter à la liberté de la presse[K]. Ou encore, concernant la possibilité de filmer par drones les manifestations, le texte « prévoit d’autoriser les services de l’État concourant à la sécurité intérieure et à la défense nationale et les forces de sécurité civile à filmer par voie aérienne pour des finalités précises, ce en fixant les garanties qui assurent le respect des libertés publiques. » Il s’agit bien de limiter « pour des finalités précises », les libertés publiques. Et tout est à avenant.

 

 

- Le premier titre commence par un élargissement des pouvoirs des polices municipales.

Pour l’instant, il ne s’agit que d’une expérimentation qui n’a donc pas valeur pour l’ensemble du territoire et ne concerne que les communes employant plus de vingt agents dans leur police municipale. Là encore, c’est un mouvementent en cours depuis longtemps, l’armement des polices municipales a été un tournant[L]. Cela s’inscrit dans le désengagement de l’État central et de la mise en place d’un véritable plan « police partout ». Jadis, les élégantes « auber­gi­nes » venaient coller des papillons sur les pare-brise des voitures mal garées. Désormais des patrouilles patibulaires, à qui ne manque que le casque intégral pour avoir l’air de tortues ninjas, font régner l’ordre sur la voie publique. On étend leur champ d’inter­ven­tion à toutes sortes de délits réels ou supposés, notamment ceux concernant le trafic de drogue. Pour la répression du trafic de drogue, il est possible que ce ne soit pas très efficace et contribue à semer la pagaille, mais l’effet « police partout » est la seule chose vraiment recherchée.

 

Concernant les sociétés privées de sécurité, les pouvoirs de leur agents sont étendus. Ainsi sous certaines conditions, ils peuvent retenir (c’est-à-dire arrêter) une personne suspecte d’un délit. Si de nouvelles dis­po­si­tions réglementaires encadrent les activités de ces sociétés, c’est seulement pour prendre en compte l’extension de leurs pouvoirs et de leurs domaines de compétence.

 

 

Eric Coquerel, député France insoumise " Je m'oppose à la privatisation de la sécurité publique, via le renforcement des compétences de la sécurité privée et de son utilisation de la sous-traitance.... "

 

- Le titre III du projet de loi porte sur la vidéosurveillance et la captation d’images.

On peut résumer d’un mot ce que propose celui qu’on appelle encore « le législateur » : « en avant vers le modèle chinois ! » On commence par étendre à des « agents individuellement désignés et dûment habitabilités » la possibilité d’exercer des missions de surveillance réservées jadis aux forces publiques.

  • La légalisation de dispositifs de vidéosurveillance aujourd’hui plus ou moins légaux est actée ainsi que la possibilité de la surveillance par drones. Là encore, tout était anticipé dans la pratique : la surveillance des plages par drones a été mise en œuvre dans le cadre de l’état d’urgence sanitaire. La loi « sécurité globale » vient ainsi pour entériner extension indéfinie de la surveillance policière déjà mise en œuvre sous couvert d’état d’urgence, de lutte contre le terrorisme, etc. Un article d’une tartuferie singulière d’ailleurs nous prévient : « Le public est informé par tout moyen approprié de la mise en œuvre de dispositifs aéroportés de cap­ta­tion d’images et de l’autorité responsable, sauf lorsque les circonstances l’inter­di­sent ou que cette information entrerait en contradiction avec les objectifs poursuivis. » (art. L242-3[M]).

 

  • Vient ensuite le très controversé article 24[N] qui modifier article 35 de la loi 1881 sur la liberté de la presse[O] : « Est puni d’un an d'emprisonnement et de 45 000 euros d’amende le fait de diffuser, par quelque moyen que ce soit et quel qu’en soit le support, dans le but qu’il soit porté atteinte à son intégrité physique ou psychique, l’image du visage ou tout autre élément d’identification d’un fonctionnaire de la police nationale ou d’un militaire de la gendarmerie nationale lorsqu’il agit dans le cadre d’une opération de police. » Autrement dit, filmer et diffuser des images de policiers en train de tabasser des manifestants peut coûter un an de prison[P] ! Poutine et Xi Jinping ont fait des émules.

On nous objectera que c’est seulement si on filme un policier « dans le but qu’il soit porté atteinte à son intégrité physique ou psychique », mais la formulation est si vague qu’elle per­met­tra s’envoyer tout audacieux sous les verrous pour un an.

 

  • Une autre modification n’est pas moins inquiétante : « II. - L’arti­cle 35 quin­quies de la loi du 28 juillet 1881 sur la liberté de la presse ne font pas obstacle à la com­mu­ni­ca­tion, aux autorités administratives et judiciaires compétentes, dans le cadre des pro­cé­du­res qu’elles diligentent, d’images et éléments d’iden­ti­fi­ca­tion d’un fonctionnaire de la police nationale ou d’un militaire de la gendarmerie nationale. » Autrement dit : les journalistes devront communiquer les images qui pourraient être diffusées et la police est investie d’un droit de censure ces images.

 

  • L’arti­cle 25 dont on a beaucoup moins parlé est tout aussi inquiétant[Q]. Il modifie ainsi le code de la sécurité intérieure : « “Art. L. 315 - 3. - Le fait qu’un fonctionnaire de la police nationale ou un militaire de la gendarmerie nationale porte son arme hors service, dans des conditions définies par arrêté du ministre de l’Intérieur, ne peut lui être opposé lors de l’accès à un établissement recevant du public. » ” On a bien lu : “ hors service ”. Un policier n’est plus un citoyen ordinaire qui accomplit un office public. En tant qu’homme privé (ce qu’il est « hors ser­vice »), il possède un droit exorbitante du droit commun. Tout cela confirme bien notre diagnostic : marche forcée vers l’État policier.

 

Les dispositions par­ti­cu­liè­res concernant la SNCF et la RATP et per­met­tant d’assu­rer la surveillance des ces réseaux sont étendues à la route, c’est-à-dire d’abord aux sociétés privées exploitant les autoroutes en attendant la pri­va­ti­sa­tion des routes nationales qui est maintenant possible légalement et techniquement[R].

 

L’arti­cle 30 nous indi­que que l’achat de pétards du 14 juillet sera soumis à un examen de compétence (c’est inclus dans le code l’envi­ron­ne­ment). Et enfin le coût de cette loi sera financé par une hausse des taxes sur tabac et les alcools…

 

D’autres points méritaient d’être analysés.... car la situation est à un tel point grave, que Nathalie Sarles, députée LREM, pointe du doigt la dérive « vers un État autoritaire » et la suppression des libertés individuelles qui découlent de ce texte[U].

 

 

- La défenseure des droits, nommé par Macron, en la personne de Claire Hédon, s’exprime sans ambages dans un communiqué en date du 5 novembre[S]

La Défenseure des droits, Claire Hédon, considère en effet que cette proposition de loi « sou­lève des ris­ques consi­dé­ra­bles d’atteinte à plu­sieurs droits fon­da­men­taux, notam­ment au droit à la vie privée et à la liberté d’infor­ma­tion. »

  • Elle est par­ti­cu­liè­re­ment préoccupée par les restrictions envisagées concernant la diffusion d’images des agents des forces de sécurité dans l’exercice de leur fonction.
  • Elle demande à ce que ne soient, à l’occa­sion de ce texte, entravés ni la liberté de la presse ni le droit à l’infor­ma­tion.
  • Elle tient en effet à rappeler l’impor­tance du caractère public de l’action des forces de sécurité et consi­dère que l’infor­ma­tion du public et la publication d’images relatives aux interventions de police sont légitimes et nécessaires au fonctionnement démo­cra­ti­que, comme à l’exer­cice de ses propres missions de contrôle du com­por­te­ment des forces de sécurité.

 

Dans son avis, la Défenseure des droits souligne également les points suivants comme étant susceptibles de porter atteinte à des droits fondamentaux : 

  • La possibilité pour les policiers municipaux et les agents de la ville de Paris de consulter les images des caméras de vidéo protection — habilitation jusque-là strictement encadrée — porterait une atteinte disproportionnée au droit à la vie privée. Ces images étant de nature à permettre l’identification des personnes, cette disposition serait contraire à nos engagements européens comme à nos obligations constitutionnelles ;
  • L’exploitation en temps réel des images des caméras-piéton des policiers, sans objectif explicite dans le texte, est susceptible de porter une atteinte disproportionnée au respect de la vie privée.
  • Enfin, le recours aux drones comme outil de surveillance ne présente pas les garanties suffisantes pour préserver la vie privée. En effet, les drones permettent une surveillance très étendue et particulièrement intrusive, contribuant à la collecte massive et indistincte de données à caractère personnel. 
  • " La Défenseure des droits suivra avec la plus grande vigilance la suite des discussions parlementaires.”

 

Ine fine, comme le dit la chro­ni­queuse Anne-Sophie Chazaud, ce serait une faute cri­mi­nelle de lais­ser à l’extrême gauche mono­pole de la lutte contre cette loi.

Intervention de Jean-Luc Mélenchon le 24 novembre 2020 contre la proposition de loi « sécurité globale ». Le texte de l'intervention est disponible ici https://www.youtube.com/watch?v=Q5cajKqWUuE&feature=emb_logo à la lecture.

 

- 20 mai 2021 : Le Conseil Constitutionnel censure l’article 24 de la loi Sécurité globale qui interdisait de filmer les policiers[B]

Une victoire !

Le Conseil constitutionnel censure l’article 24 de la #LoiSecuriteGlobale contre laquelle nous nous sommes mobilisés. Cette loi liberticide n’apporte rien pour la sûreté publique, ni n’améliore les conditions de travail des fonctionnaires de police.

  • Heureusement, la France Insoumise est là pour défendre les libertés face à Macron, Darmanin et autres ! 
  • Le chaos, c'est eux ! Les républicains, c'est nous ! 

 

 

 

 

 

Notes :

[A] Jean-Luc Melenchon en 2022 : " Si je suis élu en 2022, cette loi sera abrogée ! "

[B] Loi « sécurité globale » : Le Conseil constitutionnel censure l'ex-article 24 qui prévoyait de punir la diffusion d'images de policiers

[CLa première Loi Anti casseur

[D] JUIN 1980 : LA DÉFENSE DES LIBERTÉS

[E] Proposition de loi nº 3452 relative à la sécurité globale

[F] Jean-Baptiste Djebbari, avait qua­li­fié d’inci­vi­lité le meur­tre d’un chauf­feur de bus

[G] Gilets jaunes : près de 400 enquêtes visent les forces de l’ordre

[H] RAPPORT DE LA MISSION PARLEMENTAIRE

[I] Genetec lance Citigraf : un nouveau système d’aide à la décision pour la sécurité publique

[J] Définitions : continuum

[K] L’article 24 « risque d’entraîner sur le terrain des comportements attentatoires à la liberté de la presse »

[L] « Pourquoi il ne faut pas armer les policiers municipaux » par Madjid Messaoudene

[M] TITRE III VIDÉOPROTECTION ET CAPTATION D’IMAGES

[N] arti­cle 24 qui modi­fier l’arti­cle 35 de la loi 1881 sur la liberté de la presse

[O] Article 35 de la Loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse

[P] Mme Schiappa confirme que tout journaliste qui diffusera l'image d'un policier en train de commettre une violence policière pourra être renvoyé devant un Tribunal. Journalistes et directeurs de chaines, préparez vous au menottage, GAV 48H puis dépôt.

[Q] L’arti­cle 25 dont on a beaucoup moins parlé est tout aussi inquiétant

[R] Un décret publié au Journal officiel en août permet aux sociétés concessionnaires d'autoroutes de privatiser des sections de routes nationales

[S] PROPOSITION DE LOI « SÉCURITÉ GLOBALE » : L’ALERTE DE LA DÉFENSEURE DES DROITS

|T] Éric Dupond-Moretti : " Dans le droit pénal français, on ne peut pas poursuivre des gens pour une intention mais pour un acte ou pour un fait "

[U] Sécurité globale : une députée macroniste s’inquiète d’une dérive « vers un État autoritaire »

 

Pour en savoir plus :

- La loi de 1881 détricotée, la démocratie mutilée

- 28 novembre : 500000 manifestants partout en France contre la loi Sécurité Globale

- Les possibilités de fichage de la police discrètement élargies par trois décrets

- Présidentielles 2020 : MACRON / LE PEN : DU SOIT-DISANT “REMPART” AU MARCHE-PIED

 

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20 septembre 2016 2 20 /09 /septembre /2016 08:16
« Pourquoi il ne faut pas armer les policiers municipaux »

Face à la menace terroriste, des syndicats de policiers municipaux demandent à nouveau à être tous armés pour assurer leurs missions, alors qu’aujourd’hui, près de la moitié sont déjà autorisés à porter une arme. Une généralisation qu’il faut à tout prix éviter, pour Madjid Messaoudene, élu du Front de gauche à Saint-Denis.

 

Sources : Bally' Bagayoko par Madjid Messaoudene élu du Front de gauche à Saint-Denis | mis à jour le 13/01/2022

- La revendication n’est pas nouvelle.

Elle refait surface à l’aune des drames qui ont frappé le pays. Les syndicats de policiers municipaux réclament d’être armés, comme les policiers nationaux.

 

L’argument est celui de la mise en danger des agents de police municipale dans l’exercice de leurs missions.

 

 

- Des missions de tranquillité publique

Mais au fait c’est quoi une police municipale ?

Elle a été instaurée par la loi n° 99-291 du 15 mars 1999 et précisée par :

 

Ces dispositions précisent :

« En vertu de l’article L. 2212-5 du CGCT, les agents de police municipale, sans préjudice de la compétence générale de la police nationale et de la gendarmerie nationale, exécutent, dans la limite de leurs attributions et sous l’autorité du maire, les tâches que ce dernier leur confie en matière de prévention et de surveillance du bon ordre, de la tranquillité, de la sécurité et de la salubrité publiques (exécution des arrêtés de police du maire, constatation, par procès-verbaux, des infractions à ces arrêtés). Les missions des policiers municipaux en matière de surveillance générale de la voie et des lieux publics s’inscrivent dans le cadre d’une police de proximité, ce qui nécessite une étroite coordination, formalisée dans une convention, avec les services de la police et de la gendarmerie nationales. »

 

On voit bien que ces missions relèvent de ce qu’on appelle la tranquillité publique. La création des polices municipales a différentes justifications.

 

 

- Le désengagement quasi-total de l’État

À Nice, elle sert de support de communication à une municipalité qui fait de la sécurité sa priorité. Aujourd’hui elle dispute la première place à Marseille en termes d’effectifs avec près de 400 policiers municipaux. Dans ces deux villes, les agents sont armés. On est pourtant loin, notamment à Nice, des résultats escomptés, classé 401 sur 408 sur les villes où règne l'insécurité. Peut-être les limites du tout sécuritaire ?

 

Dans d’autres villes, notamment la mienne, Saint-Denis, la création de la police municipale a répondu à un constat : le désengagement quasi-total de l’État sur le territoire et la quasi disparition des missions de la police nationale sur l’espace public.

 

Dans ce cas, la police municipale visait à combler un vide crée par l’État et donc suppléer ce dernier sur des missions précises. sur des missions exclusivement liées à l'espace public notamment :

  • « Tout ce qui intéresse la sûreté et la commodité du passage dans les rues, quais, places et voies publiques, ce qui comprend le nettoiement, l’éclairage, l’enlèvement des encombrements, la démolition ou la réparation des édifices et monuments funéraires menaçant ruine, l’interdiction de rien exposer aux fenêtres ou autres parties des édifices qui puisse nuire par sa chute ou celle de rien jeter qui puisse endommager les passants ou causer des exhalaisons nuisibles ainsi que le soin de réprimer les dépôts, déversements, déjections, projections de toute matière ou objet de nature à nuire, en quelque manière que ce soit, à la sûreté ou à la commodité du passage ou à la propreté des voies susmentionnées. »
  • ou encore  : « Le soin de réprimer les atteintes à la tranquillité publique telles que les rixes et disputes accompagnées d’ameutement dans les rues, le tumulte excité dans les lieux d’assemblée publique, les attroupements, les bruits, les troubles de voisinage, les rassemblements nocturnes qui troublent le repos des habitants et tous actes de nature à compromettre la tranquillité publique ».
  • Ou enfin : « L’inspection sur la fidélité du débit des denrées qui se vendent au poids ou à la mesure et sur la salubrité des comestibles exposés en vue de la vente ».

 

Entre 1999 et 2014, le nombre de policiers municipaux est passé de 13 000 à 20 000. Les villes qui ont créé un tel service elles sont passées dans la même période de 3.000 à près de 4.000.

 

 

- Une inégalité de traitement des citoyen-ne-s

Le risque de voir la police nationale se décharger sur la police municipale est réel, on le voit à Saint-Denis notamment. Mais au-delà de ça, l’existence même d’une police municipale entérine une rupture d’égalité de fait devant l’égalité des citoyen-ne-s.

 

Ainsi, la sécurité est une mission régalienne de l'Etat. Ce dernier est donc dans l’obligation de veiller à l’égalité de traitement des citoyen-ne-s en tous points du territoire.

 

Or, les villes qui créent des polices municipales, sont des villes qui en ont – encore – les moyens, comme Nice, Lyon, Bordeaux, ou d’autres qui le font au détriment d’autres investissements, d’autres missions, notamment sociales ou culturelles.

 

Ceci revient à reconnaître d’emblée que, selon sa ville, un-e habitant-e sera plus ou moins bien protégé-e, sa rue sera plus ou moins tranquille et salubre.

C’est proprement inacceptable.

 

 

- Ne pas succomber à la folie sécuritaire

Les missions de police municipale doivent rester clairement distinctes de celles de la police nationale. Elles ne doivent donc pas être armées, surtout si le maire refuse, une liberté de choix sur laquelle souhaitent revenir les syndicats de policiers municipaux.

 

Si l’obligation est faite aux maires de les armer, la question de leur dissolution sera posée.

 

Les policiers municipaux ne sont pas les seules cibles sur l’espace public, les agents de surveillance de la voie publique (ASVP), pour ne citer qu’eux, en sont aussi. Il n’est pas pour autant question de les armer.

 

L’émotion légitime suscitée par les drames que nous avons connus ne doit pas faire l’objet de récupérations corporatistes, nous méritons mieux que ça, mieux que succomber à la folie sécuritaire.

 

Pour en savoir plus :

- Faut-il nationaliser les polices municipales ? Face-à-face

- Armement des polices municipales... pour le Parti de Gauche, c'est NON !

- En 2018, les agents de sécurité pourront porter une arme

- La régulation du secteur de la sécurité privée étrillée par la Cour des comptes

- Un rapport parlementaire propose de rendre l’armement de la police municipale obligatoire

- Réponse au courrier de Gil Avérous sur l’armement policier en LBD et armes à feu à Châteauroux

Castaner favorable à "associer" le secteur privé en matière de sécurité

- Petit à petit, les gardiens de la paix de la police nationale sont remplacés par des polices municipales, par la gendarmerie militaire et par des polices privées : La LOPS du 21 janvier 1995 et le décret n°96-827 du 19 septembre 1996 ont fait passer la limite dans les villes de 10.000 à 20.000 au profit de la gendarmerie militaire,  auquel s'ajoute le décret n°96-828 du 19 septembre 1996 relatif à la répartition des attributions et à l'organisation de la coopération entre la police nationale et la gendarmerie.

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16 juin 2016 4 16 /06 /juin /2016 08:29
Paris 14 juin, j'y étais, j'ai vu, j'accuse...

Gazer, mutiler, soumettre : la police au service du néolibéralisme autoritaire, je l'ai vue à l'oeuvre !

 

1 million de manifestants à Paris contre la Loi Valls/El-Khomri qui n'auront pour la majorité d'entre eux, vu qu'une partie du défilé, et n'auront des " événements " :

  • que pu constater les dégradations ;
  • que senti l'odeur des lacrymogènes ;
  • que percevoir les déflagrations des grenades ;
  • avec comme explications que celles des médias qui préparaient déjà, dans leur présentation des événements, l'annonce d'Hollande de vouloir interdire les manifestations.

 

Sources : Eric Durand | mis à jour le 03/05/ 2021

- 11 H 30 :

Arrivé par le train de la Charente Maritime, j'ai rejoint le point de rassemblement des picto-charentais à l'angle de la place d'Italie et du Bd. de l'Hôpital.

 

Alors que des milliers de manifestants sont déjà arrivés, je quitte la Place d'Italie pour le haut de l'Avenue des Gobelins (croisement Bd Saint Marcel) ou va se situer le carré de tête de la manifestation avec les personnalités.

 

Paris 14 juin, j'y étais, j'ai vu, j'accuse...
Paris 14 juin, j'y étais, j'ai vu, j'accuse...

- 12H00 : la souricière se met en place

De la Place d'Italie, toutes les rues donnant sur la totalité du parcours de la manifestation sont petit à petit interdites, hermétiquement fermées avec le même dispositif policier.... sauf pour entrer sur la manifestation (on entre, mais on ne peut plus sortir...) on ne peut qu'aller de l'avant,.. le piège se referme !

les rues hermétiquement fermées

les rues hermétiquement fermées

- 12H30 :

Le carré de tête de la manifestation est en place.

Le carré de tête de la manifestation est en place

Le carré de tête de la manifestation est en place

De toutes les rues adjacentes des milliers de personnes pénètrent devant le carré de tête et s'engagent Bd. du Montparnasse, je les suis ;

  • Parmi eux des groupes en noir, cagoulés, sac à dos plein, certains parlent allemand et sont connus des forces de police.... ils viennent là pour en découdre. Des Black Blocs selon Valls "ces amis de monsieur Coupat, toutes ces organisations qui au fond n’aiment pas la démocratie, qui la contestent, qui en contestent les principes, trouveront la plus grande détermination de l’Etat, de la police et de la justice.» ;
  • Aucun contrôle des forces de l'ordre alors qu'il suffirait de faire ouvrir les sacs à dos pour y trouver le "nécessaire à casser" ! Pourquoi ? Acte délibéré de la hiérarchie policière ou pas ?
çà des manifestants syndicaux ? Non des casseurs !
çà des manifestants syndicaux ? Non des casseurs !

çà des manifestants syndicaux ? Non des casseurs !

- 13H00 :

  • Je retourne en tête de la manifestation qui prend du retard à cause des médias ;
  • Le service d'ordre des syndicats de la manifestation (CGT et FO notamment) appelle régulièrement les arrivants à se ranger derrière le "cordon de tête".... pour ne pas se mélanger aux "groupes suspects".

 

 

- 13H30 le cortége se met en mouvement

Alors que l'on s'engage Bd. du Montparnasse, de chaque côté du Bd. sur les trottoirs, longeant les bâtiments on voir un cordon déroulant d'une centaine de CRS, dos au mur s'engager et rejoindre les milliers de manifestant qui étaient partis avant le cortège "officiel" et dans lequel se trouve.... les " casseurs ".

  • Je les suis à nouveau ;
  • L'apparition des CRS déchaine la violence ;
  • Toutes les vitrines de ce qui représente "l'ordre en place", les "institutions financières" (banques, assurances) sont brisées..... quelques commerces aussi,... les CRS laissent faire ;
  • Loin derrière la manifestation est stoppée par le service d'ordre syndical ;
  • Devant moi, un "jeune" court, perd son sac à dos ouvert, le contenu s'étalle : fronde, cocktail molotov artisanal, pétard, marteau ;
  • Il s'adresse à moi..... en allemand ;
  • Une voiture qui n'avait rien demandé git sur le dos ;
  • Tout ce qui a été cassé sert maintenant de projectile contre les CRS qui essuient une pluie de peinture, cailloux, pavès, barres de fer, pétards, matériaux incendiés ;
  • Les forces de l'ordre prennent une position "en triangle" dos au mur, pour se protéger, et riposter avec tout leur arsenal.. l'un d'entre eux prend un morceau de béton en pleine figure, il git au sol.. ;
  • Je reçois des caillous, des restes de grenades, j'étouffe, je pleure et me réfugie sous un porche, un manifestant vient me laver le visage ;
  • La charge de police est violente et sans discernement, personne ne peut s'échapper les rues adjacentes étant bouclées par les barrières de police, des blessés sont au sol ;
  • Sur ma droite, un "casseur" mégaphone en main donne des directives.... "on s'arrache".... ils partent en courant.... plus haut sur le boulevard, se glissant parmi les manifestants... pour une nouvelle occasion de se livrer au sacage ;
  • Un grand vide sur cette portion Bd. du Montparnasse ;

Paris 14 juin, j'y étais, j'ai vu, j'accuse...
  • Loin derrière la manifestation syndicale stoppée, reprend sa marche ;
  • Les CRS (des jeunes fraichement sortis de l'école de police et que l'on envoie au casse pipe "on prend ce que l'on trouve comme boulot" me dira l'un d'entre eux...) reprennent la formation de cordon déroulant sur le trottoir.... à leur apparition la casse reprend... et un nouveau cycle de violence provoqué...
  • Qui donne les ordres.... ou ne les donne pas, et à décidé de ce dispositif de "sécurité" provocateur plus répressif que préventif ?
Paris 14 juin, j'y étais, j'ai vu, j'accuse...

- 16H30 le cortége se met à nouveau en mouvement.... pour être coupé en deux

La manifestation, derrière le cordon de tête officiel, est à nouveau stoppée par le service d'ordre, puis reprend..... pour être, ultime provocation, scindée en deux et bloquée.

  • Et pourtant, à ce moment là, il n'y a pas de violence dans ce face à face ! Certes des mots fusent, mais pas de projectiles, pas de contact humain.
  • A 1 m de moi, un jeune CRS, me dit "reculez monsieur il vont nous faire charger" !
  • J'attends.  5mn après, c'est la charge qui nous fait reculer de 50m. Pourquoi ?
  • La manifestation, elle n'atteindra jamais son terme.

 

A noter que durant cette journée, je n'ai jamais vu le matricule d'un agent des forces de l'ordre... et pourtant !

Paris 14 juin, j'y étais, j'ai vu, j'accuse...

- En définitive, j'accuse

J'accuse le gouvernement Hollande, Valls, Cazeneuve d'utiliser les vieilles ficelles inventées par la droite hier au pouvoir :

- en se servant des forces de l'ordre à des fins de provocation ;

- en laissant entrer les casseurs et en laissant faire la casse ;

pour ine-fine interdire l'expression du mouvement social et tenter de passer sa loi en force.

 

Nous ne nous laisserons pas faire ! RÉSISTANCE !

 

 

- Résister, c'est ce qu'ils font eux aussi !

Paris 14 juin, j'y étais, j'ai vu, j'accuse...
Paris 14 juin, j'y étais, j'ai vu, j'accuse...

 

- Gazer, mutiler, soumettre : la police au service du néolibéralisme autoritaire

Pour en savoir plus :

- Mon dossier Loi Khomri/Valls

- Responsabilité du gouvernement dans les violences : un CRS donne raison à Mélenchon.

- La CGT-police critique la gestion du maintien de l'ordre

- syndicat policier majoritaire Alliance : Un syndicat de policiers dénonce les consignes reçues pendant les manifs

- CGT police : « Tout est mis en place pour que ça dégénère »

- La tenace volonté de proposer la paix entre policiers et manifestants

- Chiffres, violences... La manifestation que les médias n’ont pas montrée

- Paris. Témoignage d’un docker du Havre sur la manifestation du 14 juin

- Le 14 juin, j'y étais, j’affirme et je confirme, les flics ont laissé faire les casseurs !

- Réaction de la CGT

Communiqué de la LDH : Ne pas se tromper de responsabilité

- "Les casseurs sont instrumentalisés par le pouvoir", accuse la CGT Police

- Le FN contre le droit de manifester

- La Confédération syndicale internationale dénonce la répression qui sévit en France

- Loi Travail : «Valls est un pyromane», accuse Mailly pour FO

- La CGT avec la FSU, Solidaires, SAF, UNEF, FIDL, UNL et la LDH demandent l’ouverture d’une enquête parlementaire sur les choix opérés par le ministère de l’intérieur quant au maintien de l’ordre durant les manifestations.

- Un syndicat de policiers dénonce les consignes reçues pendant les manifs

- Oui, le port du matricule est obligatoire pour les policiers et les gendarmes

- Forces de l’ordre ou forces aux ordres : les policiers dans le piège des politiques méritent mieux que ce rôle de rempart contre le changement, qu’on essaye de leur faire jouer.

- Rapport de la Mission civile sur les actions de maintien de l’ordre depuis le début des manifestations contre la loi travail, dangereuse dérive ! Voir ci-dessous, le rapport téléchargé ⤵️

 

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8 février 2016 1 08 /02 /février /2016 16:02
8 février 1962, Charonne à Paris : un crime d'État pour l'exemple
8 février 1962, Charonne à Paris : un crime d'État pour l'exemple
8 février 1962, Charonne à Paris : un crime d'État pour l'exemple

Saluons la mémoire de ces victimes d'un crime d'Etat et aussi les milliers, européennes et algériennes victimes de l'OAS, toujours oubliées... mais pas par tous : en juin 2022 le RN fait « l'apologie de l’Algérie française et des crimes de la colonisation[1] »

 

Massacre du métro Charonne : La responsabilité de l'État doit être reconnue[2] !

 

Ce jour-là, une manifestation pacifiste pour la Paix en Algérie se déroule dans les rues de Paris. 9 travailleurs, tous syndiqués à la CGT dont 8 communistes, sont assassinés par les brigades spéciales de police, sur ordre du préfet Maurice Papon. Ce collaborateur notoire durant l'occupation nazie avait été gardé en place par les gouvernements successifs complices avec les forces de l'argent. Le général de Gaulle, président de la République, l'avait même fait commandeur de la Légion d'Honneur en 1961.

 

Sources : le blog de Roger Coulombier et aussi le Parti de gauche et L'Humanité | mis à jour le 09/02/2023

- En ce 8 février 1962, de Gaulle gouverne la France depuis le 1er juin 1958

Le 7 février 1962, dix charges plastiques explosent au domicile de diverses personnalités, une est retrouvée sur un rebord de fenêtre au domicile du ministre des Affaires culturelles, André Malraux, 19 bis, avenue Victor Hugo, à Boulogne-sur-Seine.

 

Des éclats de verre blessent cruellement une fillette de quatre ans, Delphine Renard. L'émotion est immense et les syndicats et partis de gauche appellent les citoyens à se rassembler place de la Bastille, à Paris, dès le lendemain soir, jeudi 8 février 1962.

Le soir même les responsables des organisations de gauche et des syndicats se réunissent et appellent à une manifestation à la Bastille pour le 8. - See more at: https://www.lepartidegauche.fr/date/3535-8-fevrier-1962#sthash.TWMvFy5D.dpuf
Le soir même les responsables des organisations de gauche et des syndicats se réunissent et appellent à une manifestation à la Bastille pour le 8. - See more at: https://www.lepartidegauche.fr/date/3535-8-fevrier-1962#sthash.TWMvFy5D.dpuf

 

Le ministre de l'Intérieur Roger Frey interdit la manifestation dans la crainte de débordements. Le préfet de police Maurice Papon, qui s'est déjà illustré dans la répression du 17 octobre 1961, déploie d'importants effectifs de police sur la place de la Bastille pour en interdire l'accès.

 

« TOUS EN MASSE, ce soir à 18 h 30, place de la Bastille », dit un tract unitaire signé de la CGT, CFTC, UNEF, SGEN, FEN et SNI. PCF, PSU et Mouvement de la paix sont aussi associés à l'appel :

Les assassins de l'OAS ont redoublé d'activité. Plusieurs fois dans la journée de mercredi, l'OAS a attenté à la vie de personnalités politiques, syndicales, universitaires, de la presse et des lettres. Des blessés sont à déplorer ; l'écrivain Pozner est dans un état grave. Une fillette de 4 ans est très grièvement atteinte. Il faut en finir avec ces agissements des tueurs Fascistes. Il faut imposer leur mise hors d'état de nuire. Les complicités et l'impunité dont ils bénéficient de la part du pouvoir, malgré les discours et déclarations officielles, encouragent les actes criminels de l'OAS.

 

Une fois de plus, la preuve est faite que les antifascistes ne peuvent compter que sur leurs forces, sur leur union, sur leur action. Les organisations soussignées appellent les travailleurs et tous les antifascistes de la région parisienne à proclamer leur indignation, leur volonté de faire échec au fascisme et d'imposer la paix en Algérie. »

 

Le matin du 8, Maurice Papon, préfet de Paris, rencontre une délégation syndicale et interdit la manifestation. Les délégués maintiennent la manifestation et diffusent à la radio des mots d’ordre d’appel au calme. Le soir, les cortèges formés dans Paris veulent rejoindre la Bastille. Mais face à la présence massive des forces de l’ordre, ayant pour ordre de disperser les manifestants en « faisant preuve d’énergie », des cortèges refluent et se rejoignent au croisement Voltaire-Charonne.

 

Plus de 4000 manifestants font face aux unités des compagnies spéciales d’intervention. Alors que le mot d’ordre de dispersion vient d’être donné et que les premiers rangs de manifestants ont fait demi-tour, la préfecture ordonne de charger. Au même moment une autre unité de policiers se place sur le boulevard Voltaire.... Ces derniers chargent la foule...

 

Les manifestants pris en tenaille sur le boulevard Voltaire n’ont pour issues que les petites rues latérales, les portes cochères des immeubles, ou les bouches du métro Charonne.... mais c'est pour s'apercevoir que les grilles ont été fermées dès le début de l'après-midi.

 

Au métro, la bousculade provoque la chute de plusieurs personnes sur lesquelles les suivants s’entassent, matraqués par les policiers qui projettent sur eux grilles d’arbres et d’aération du métro, des manifestants, assommés, sont même jetés par-dessus la rambarde sur les manifestants collés aux grilles...

 

 

- Neuf militants CGT et membres du PCF meurent sous les coups ou étouffés....

  • Jean-Pierre Bernard, 30 ans, dessinateur
  • Fanny Dewerpe, 31 ans, secrétaire
  • Daniel Féry, 16 ans, apprenti
  • Anne-Claude Godeau, 24 ans, employée PTT
  • Édouard Lemarchand, 41 ans, menuisier
  • Suzanne Martorell, 36 ans, employée à l'Humanité
  • Hippolyte Pina, 58 ans, maçon
  • Raymond Wintgens, 44 ans, typographe
  • Maurice Pochard (décédé à l'hôpital), 48 ans

des centaines de blessés parmi les autres manifestants Les autorités nieront leurs responsabilités, accusant tour à tour les manifestants d’avoir provoqué l’émeute et les membres de l’OAS de s’être déguisés en policiers ! Une loi d’amnistie sera votée en 1966 pour interdire toute mise en cause du pouvoir.

 

Le 13 février 1962, près d’un million de personnes viennent rendre hommage aux victimes des violences policières lors de leurs obsèques.

 

Quarante jours plus tard seront signés les accords d'Evian, mettant fin à la guerre d'Algérie mais non aux dissensions et aux ressentiments nés de celle-ci, tant parmi les Algériens que parmi les Français.

 

Note :

La SFIO, les socialistes de cette époque, ne participe pas, ni de près ni de loin aux actions pour la Paix en Algérie. Lorsque la SFIO gouverne la France de 1956 à 1958, la Guerre d'Algérie bat son plein. François Mitterrand devient ministre de l'Intérieur, puis ministre de la Justice. Il se déclare solidaire avec l'envoi du contigent d'appelés en Algérie, le 23 mai 1956. De plus, il n'hésite pas, pendant cette guerre, de donner un avis défavorable au recours en grâce des condamnés à mort dont les dossiers lui furent soumis. 45  combattants pour une Algérie indépendante furent guillotinés, dont aucun n'était un poseur de bombe. Mais c'était guillotiner pour l'exemple.

 

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23 décembre 2014 2 23 /12 /décembre /2014 09:00
(photo d'illustration). © Thomas Coex / AFP

(photo d'illustration). © Thomas Coex / AFP

La peste brune infiltrée dans la police.... en toute impunité

 

À plusieurs reprises, des fonctionnaires de police ont signalé à leur hiérarchie que des collègues arboraient des signes de ralliement au nazisme. En vain.

 

Source : Le point par Aziz Zemouri | mis à jour le 07/06/2023

"Vive le IIIe Reich" ; "Heil Hitler hihi". Un jeune policier, choqué de lire ces inscriptions en page d’accueil de l’ordinateur du service ou encore sur la façade de l’iPhone du délégué syndical Unité-SGP-FO (majoritaire, classé à gauche), a rédigé cet été, à la demande de son supérieur, un rapport au commissaire divisionnaire de son district francilien. Quatre mois plus tard, le représentant du personnel pris en flagrant délit d’apologie du nazisme est candidat sur les listes d’Unité aux élections professionnelles du 4 décembre. "La saisine interne ne fonctionne jamais. Au pire, le donneur d’alertes sera sanctionné administrativement. Au mieux, il sera isolé de son service", constate un officier.

 

En 2010, un tract syndical d’Unité-SGP rédigé par la section CRS qui s’en prenait aux musulmans et évoquait l’époque des croisades avait déjà suscité une polémique. Cette prose avait été jugée simplement "indélicate" par la direction nationale du syndicat...

 

Ce n’est pas la première fois que la présence d’adeptes du nazisme au sein de la police est révélée et résiste à toute éradication. Une affaire qui a débuté à l’époque où Manuel Valls était encore ministre de l’Intérieur continue en effet de pourrir la vie d’une compagnie de CRS.

 

 

- Un écusson de la 12e SS Panzerdivision sur un casque de CRS

Une gardienne de la paix très bien classée à la sortie de l’école de police avait choisi d’intégrer les compagnies républicaines de sécurité. Mal lui en a pris. D’origine maghrébine, elle fait l’objet d’attaques racistes et sexistes. L’un de ses courageux assaillants portait un insigne sur son casque qui ne laissait guère de doute quant à ses convictions. Patrick Jacquet, brigadier de police à la retraite et vice-président de SOS fonctionnaires-victimes, a fait analyser ce signe ostentatoire : "C’est l’exacte représentation de l’écusson de la 12e SS Panzerdivision dite "Hitlerjugend". Cette section SS a été responsable entre autres du massacre de 86 civils âgés de 15 à 85 ans sans aucun lien avec la Résistance dans la nuit du 1er avril 1944 à Ascq (59). Dessiner un tel emblème sur un outil professionnel de fonctionnaire de police démontre la volonté d’apologie du nazisme et de provocation à caractère raciste."

 

En 2013, Le Point avait révélé la correspondance d’un commissaire à sa hiérarchie dans laquelle il exposait ses méthodes pour se débarrasser définitivement des Roms, notamment ceux impliqués dans le vol de métaux. Pour lui, il s’agissait de les laisser "griller" sur les rails de chemin de fer. Aux dernières nouvelles, le commissaire est toujours en poste.

 

Contactée par Le Point, l’administration n’a pas répondu à nos sollicitations.

 

Pour en savoir plus :

- Une affiche de Hitler chez les CRS: la CGT porte plainte

- Gendarmes mobiles : un danger pour la république ?

- Des CRS au Front National : revue d’effectif !

- La police de Vichy: l’obéissance aveugle... jusqu’à l’abomination

- Allemagne : enquête sur les néonazis infiltrés dans l’appareil d'Etat

- Des associations demandent au Premier ministre d'"ouvrir le chantier de la lutte contre le racisme" chez les forces de l'ordre

- Comment le parti de Marine Le Pen avance ses pions dans la police

- 7 juin 2023 : Des policiers photographiés avec des « valknut » tatoués sur les bras

 

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17 octobre 2014 5 17 /10 /octobre /2014 11:59
17 octobre 1961 : « Ici on noie les Algériens »

28 mars 2024 : malgré les tentatives de l’extrême-droite, nostalgique de l’Algérie française et héritière de l’OAS,  l'Assemblée nationale reconnaît enfin et condamne le massacre des Algériens du 17 octobre 1961[2] .

 

 

Ce jour-là, des dizaines d’Algériens ont été noyés dans la Seine ou massacrés par la police française à Paris. C’est un devoir de justice de ne pas l’oublier.

Le 17 octobre 1961 alors que la guerre d’Algérie touche à sa fin, le FLN appelle à une manifestation pacifique dans les rues de Paris pour dénoncer le couvre-feu raciste imposé quelques jours plus tôt aux Algériens et par extension à tous les Maghrébins (obligation d’être sans cesse isolé, et interdiction aux travailleurs algériens de sortir de 20h30 à 5h30, les cafés tenus par des musulmans doivent fermer à 19h...). Cette manifestation rassemble environ 30.000 personnes.

Redoutant d’être débordés, CRS et policiers frappent durement. Le premier bilan, dressé dans la nuit, fait état de 2 tués et de 64 blessés parmi les Algériens, de 13 blessés côté maintien de l’ordre. Dans les heures qui suivent, 11 538 Algériens sont arrêtés puis rassemblés au Palais des sports, en attendant d’être expulsés vers leur « douar d’origine »

C’est Jean-Pierre Chevènement, ministre de l’Intérieur, qui confie une mission à un magistrat du Conseil d’État, d’une indiscutable intégrité, Dieudonné Mandelkern, assisté par trois historiens, pour dépouiller les archives policières.. le bilan 38 morts et 266 blessés... 48 selon un autre rapport demandé par Guigou, 98 morts selon les recherches de l'historien Benjamin Stora[1].

Source : al Kanz | mis à jour le 28/03/2024

Le 17 octobre 1961, le préfet Maurice Papon, ancien secrétaire général de la préfecture de la Gironde durant le régime de Vichy et à ce titre organisateur de la déportation de 1 690 juifs, commandita le massacre de 300 Algériens (NDLR sur la réalité du nombre de victimes)[1].

 

Obéissant à Papon, comme en 40, des policiers réprimèrent dans le sang une manifestation pacifique. Une gigantesque rafle accompagna le massacre : « le 17 octobre 1961, en plus du massacre perpétré dans les rues de Paris, la préfecture de police a planifié l’incarcération d’au moins 11 538 personnes d’origine algérienne – et 12 520 au plus, en recoupant différentes sources documentaires de l’administration », rappelait en octobre 2010 feu Owni, site d’excellente facture, dans un dossier consacré à cette "honte française".

 

Aujourd’hui, à l’initiative de l’ancien maire de Paris, Bertrand Delanoë, une plaque commémorative rappelle qu’en 1961 on noya ici des Algériens.

17 octobre 1961 : « Ici on noie les Algériens »

Aussi infâme que cela puisse être, cette initiative nécessaire pour panser les blessures et apaiser coeurs et mémoires fut dénoncée par la droite parisienne, qui « estima, par la voix de Claude Goasguen, que ce geste est une +provocation+ », rapporta alors Le Monde, l'Humanité pour sa part présentant l’agenda des commémorations.

 

Il a fallu attendre 2012 pour que le Sénat six jours après la déclaration de François Hollande rompant le silence officiel sur la "répression sanglante" de la manifestation des Algériens du 17 octobre 1961 adopte une résolution, proposée par le groupe communiste, demandant que "la France reconnaisse ces faits", texte adopté par 174 voix pour, et 168 contre.

 

D’aucuns continuent aujourd’hui encore de plaider pour une négation de ces tragiques événements.

 

 

- A l'occasion du 51 ème  anniversaire du 17 octobre 1961, a été publié ce témoignage  d'un soldat français qui revenait de la guerre d'Algérie.

 

- Discours d’Eric Coquerel, député France insoumise de la 1ère circonscription de la Seine-Saint-Denis, lors de l’inauguration de la plaque commémorative en hommage aux victimes du 17 octobre 1961, à Saint-Ouen.

 

17 octobre 1961 : « Ici on noie les Algériens »

Note :

[1les chiffres du nombre de victimes 

[228 mars 2024 : l'Assemblée nationale reconnaît enfin et condamne le massacre des Algériens du 17 octobre 1961.

 

Pour en savoir plus :

- Ce que l’Humanité publiait en octobre 1961

- 17 octobre 1961 : "Ce massacre a été occulté de la mémoire collective"

- 17 octobre 1961, un crime d’État oublié. Tribune de Mouloud Aounit, président d’Honneur du MRAP, et Madjid Si Hocine, animateur du collectif l’Égalité d’abord !

- 17 octobre 1961: pour Macron, c'est un « crime inexcusable », mais pas « un crime d’Etat »

17 octobre 1961, un crime d’État oublié. Tribune de Mouloud Aounit, président d’Honneur du MRAP, et Madjid Si Hocine, animateur du collectif l’Égalité d’abord ! - See more at: http://www.humanite.fr/17-octobre-1961-17-octobre-2011-lagenda-des-commemorations#sthash.lnVcARfs.dpuf
17 octobre 1961, un crime d’État oublié. Tribune de Mouloud Aounit, président d’Honneur du MRAP, et Madjid Si Hocine, animateur du collectif l’Égalité d’abord ! - See more at: http://www.humanite.fr/17-octobre-1961-17-octobre-2011-lagenda-des-commemorations#sthash.lnVcARfs.dpuf

- Le Sénat reconnaît la répression du 17 octobre 1961

- Le massacre du 17 octobre 1961 à Paris : « ici on noie les Algériens ! »

 

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24 août 2014 7 24 /08 /août /2014 12:00
Gendarmes mobiles : un danger pour la république ?

Une enquête IFOP confirme un pourcentage Front National très supérieur à la moyenne dans les bureaux de vote proches des casernes de la gendarmerie mobile, lors des élections présidentielles 2012.

 

Sources : Le Parti de Gauche Midi-Pyrénées par Jacques Serieys | mis à jour le 8 août 2020

- Satory, un lieu de triste mémoire

La présence de l’armée en ce lieu date du moment où tous les poltrons de la guerre de 1870 ont décidé d’écraser le peuple parisien qui avait résisté face à l’armée allemande. Les régiments de Versaillais sont donc partis de là pour assassiner lâchement des dizaines de milliers de braves gens. C’est au camp de Satory que des milliers de communards furent détenus (dont Louise Michel) dans des conditions ignobles sans abri ni soin d’où un grand nombre de morts (certains abattus et inhumés sur place). C’est également ici que quelques grands républicains ont été exécutés en temps de paix comme le colonel Rossel, 27 ans (fusillé le 28 novembre 1871), celui qui avait dénoncé tôt la « trahison envers la patrie et le peuple » des dirigeants de droite et chefs militaires choisissant la défaite pour mieux restaurer un ordre conservateur, celui qui s’était échappé du camp de Metz vendu au roi de Prusse par le maréchal Bazaine, celui qui avait choisi ensuite de combattre aux côtés de "ceux qui ne s’avouent pas vaincus", « du côté du peuple ».

 

 

- Le vote de la gendarmerie mobile à Satory

Actuellement, le camp de Satory abrite plusieurs unités de l’armée ( Structure intégrée de maintien en condition opérationnelle des matériels terrestres (SIMMT), Service industriel de maintien en condition opérationnelles des matériels terrestres de l’armée de terre (SIMTer), Section technique de l’armée de terre (STAT), la 3e Base de Soutien au Commandement (3e BSC) et l’élite de la gendarmerie, particulièrement :

- le Groupement blindé de gendarmerie nationale ayant un rôle de choc, de formation et de conseil au bénéfice de l’ensemble de la gendarmerie.

- le GSIGN (groupement de sécurité et d’intervention de la gendarmerie nationale) dont le Groupe d’intervention de la Gendarmerie nationale (GIGN).

 

Les gendarmes mobiles et leurs familles représentent près de 100% d’un seul bureau de vote en France : le bureau n°10 (Clément Ader) de Versailles Satory, situé à proximité du camp de Satory. Le quartier compte environ 5000 habitants dont 1500 gendarmes.

 

En 2012, les résultats du premier tour sont les suivants :

M. Le Pen N. Sarkozy F. Bayrou F. Hollande J. - L. Mélenchon
46,1% 22,9% 11,7% 11% 3,6%

 

 

 

 

Ce vote ne représente pas une exception (52,94% pour le FN en 2011).

Le quartier de Satory compte un autre bureau comptant des personnels de la Défense plus divers dans lequel le pourcentage du FN est légèrement moins élevé.

 

 

- Le vote de la gendarmerie mobile en France

L’IFOP a réalisé une enquête remarquable pour conclure « tous les bureaux abritant une caserne de la gendarmerie mobile affichent un vote pour Marine Le Pen à la présidentielle très nettement supérieur à la moyenne de leur ville (ou arrondissement pour Paris et Lyon). Dans tous les cas étudiés dans cette présente analyse (sauf une exception), le bureau où se trouve la caserne est même le bureau de la ville qui accorde le plus fort vote à Marine Le Pen. Ce constat assez impressionnant se vérifie dans tous les types d’environnement et quel que soit le contexte sociologique et politique... En fonction du nombre de gendarmes affectés dans la caserne, le poids de la communauté gendarmique dans le corps électoral du bureau de vote variera assez sensiblement et mathématiquement, plus les gendarmes mobiles et leurs familles seront nombreux et plus la spécificité électorale de leur bureau de vote sera marquée. La spécificité du vote des gendarmes mobiles ne ressort pas uniquement lorsque l’on compare les résultats électoraux de leur bureau de vote avec la moyenne de la ville, les écarts apparaissent également avec les bureaux de vote limitrophes de la caserne ».

 

Même lorsque le pourcentage d’électeurs gendarmes mobiles ne représente que 15% à 50% du corps électoral, cette affirmation se confirme. Notons par exemple le score FN dans les bureaux suivants auxquels sont rattachés des escadrons de gendarmerie mobile :

- Hyères : 42,1% ; - Dijon : 30,8% ; - Toulouse : 27,7% ; - Drancy : 32,9% ; - Amiens : 23,8% ; - Maisons-Alfort : 24,5% ; - Lyon Bron : 24,9% ; - Aubervilliers : 21,8% ; - Mont de Marsan : 20,2% ; - Melun : 24% ; - Orléans : 19,8%

 

L’IFOP note un autre point important. Le vote pour l’UMP au premier tour dans ces bureaux est aussi fort sinon plus que la moyenne nationale et locale. C’est la gauche qui est presque inexistante.

 

Dernier argument approuvant le constat d’un vote Front National aussi fort au plan national qu’à Satory, l’IFOP a réalisé une estimation statistique (non remise en cause par les statisticiens comme par la gendarmerie) du vote FN en 2012 dans la gendarmerie mobile au plan national.

 

Le résultat est le suivant :

M. Le Pen N. Sarkozy F. Bayrou F. Hollande Extrême gauche
46% 31% 8% 10% 0,5%
moyenne nationale moyenne nationale moyenne nationale moyenne nationale moyenne nationale
17,9% 27,2% 9,1% 28,6% 1,7%

 

 

 

 

 

 

 

 

- Ce vote FN de la gendarmerie mobile correspond-il au vote de l’ensemble de la gendarmerie et des forces de maintien de l’ordre ?

Plusieurs éléments statistiques vont dans le sens d’une réponse positive à cette question.

 

L’enquête de l’IFOP ne concerne pas seulement les gendarmes mobiles mais aussi les fameux Gardes républicains.

 

8% à 10% des gendarmes de Satory quittent ce camp chaque année sans que cela change la sympathie générale pour le Front National.

 

L’Essor, journal de la gendarmerie nationale, considère que le sur-vote FN se retrouve généralement dans la gendarmerie, y compris rurale : « Les conclusions de cette étude  peuvent-elles être étendues à tous les gendarmes ? Globalement sans doute, mais dans des proportions qui restent à préciser  ». Car l’Ifop a observé ce qu’il appelle un "sur-vote frontiste" chez les gardes républicains (casernés à Paris et à Nanterre), très net, mais moindre que chez les GM. S’agissant de la gendarmerie départementale, les outils de l’Ifop ne lui ont pas permis d’établir des mesures précises. Mais on ne voit pas pour quelles raisons les gendarmes de cette subdivision de l’Arme aurait un comportement très différent.

 

- Enfin l’Ifop s’est demandé si ce "tropisme frontiste" valait aussi pour les autres forces en charge du maintien de l’ordre. « S’agissant des gardiens de prisons, sur la base de l’analyse de plusieurs bureaux de vote où avec leurs familles ils représentent une part significative des personnes inscrites sur les listes électorales, la réponse est oui : 2 fois plus d’électeurs pour Marine Le Pen à Fresnes, dans le bureau 6 qu’en moyenne sur la ville... »

 

 

- Comment expliquer ce vote "gendarmistique" ?

L’IFOP avance comme cause : « Le vécu professionnel, l’esprit de corps et les valeurs qui y sont rattachées aboutissent donc à une expression électorale vraiment très spécifique et très différente de celle du reste des Français. »

Enquête à suivre.... et à complèter....

 

Pour en savoir plus :

- Dans l’armée aussi l’heure est à la 6e République

- IFOP - Gendarmes mobiles et gardes républicains : un vote très bleu-marine

- Les gendarmes mobiles sensibles au vote FN

- Cantonales : les gendarmes de Satory ont voté pour le FN, avec une très forte abstention (actualisé)

- Gendarmerie mobile

- Enquête post-électorale : Les gendarmes mobiles votent Le Pen

- Exclusif : Marine Le Pen a été plébiscitée en 2012 par les gendarmes mobiles !

- La militarisation des apparelis policiers

- Des nazis dans la police

- Le patron de la gendarmerie veut brouiller les réseaux sociaux lors des manifestations

- Analyse des scrutins du 1er tour des élections régionales : Le FN fait carton plein dans les casernes des gendarmes mobiles et des gardes républicains !

- [Présidentielle 2017 - 1er tour] L’important score du FN dans les casernes de gendarmes mobiles et gardes républicains

- Comment le parti de Marine Le Pen avance ses pions dans la police

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3 mai 2010 1 03 /05 /mai /2010 13:38
Armement des polices municipales... pour le Parti de Gauche, c'est NON !

Source :  le Parti de gauche de Charente Maritime  la Rochelle le 03-05-2010 | modifié le 23-11-2019

- Un précédent grave pour la Charente Maritime !

Ainsi, la ville de Rochefort-sur-Mer, par vote unanime de la gauche à la droite en Conseil municipal, a pris la décision de franchir le pas en armant sa police municipale. Certes modestement, 4 au départ...... mais les élus n'ont pas fixé de nombre plafond ! C'est un pas de plus vers une police municipale qui tend à remplacer ou compenser la police nationale et la réduction de ses effectifs, en remplissant des missions qui relèvent de l'État et de son pouvoir de police.

 

Quand d'un côté l'État sarkozyste décide de supprimer 10 000 fonctionnaires de Police nationale d'ici 2012, une telle décision d'une municipalité de gauche est une forme de caution à la politique de la droite de désengagement de l'État dans tous les domaines, y compris de la sécurité des citoyens, et ce au lieu de la combattre et d'exiger une police nationale de proximité aux effectifs suffisants.

 

 

- Soyons clairs, le maire n'a pas vocation à tout faire.

Il n'a pas la responsabilité de la sécurité urbaine qui reste une fonction régalienne de l'État. Ainsi, armer les polices municipales, c’est créer les conditions pour pouvoir leur confier des "missions à risques" actuellement dévolues à la Police Nationale.

 

Dés lors, on assiste à un glissement généralisé vers la privatisation de la fonction publique. Les polices municipales font le travail de la police nationale, et bientôt on verra les mairies embaucher des entreprises privées de sécurité pour, ponctuellement, faire tout ou partie de la police Municipale !

 

 

- La dérive est dangereuse, le Parti de Gauche la condamne !

  • A quand des policiers municipaux la nuit pour patrouiller, ... à la place de la Police nationale ?
  • A quand des policiers municipaux chargés de missions de police judiciaire ou pour assurer le " maintien de l'ordre[1] " ?

Et à La Rochelle ?

La Mairie et son Maire PS ont jusqu'à présent refusé d'armer les policiers municipaux et demandent une police nationale de proximité (il est vrai de manière peu combative, bien discrète, peu citoyenne).... ! Vont-ils commenter la décision de Rochefort ? Approuver ? Désapprouver ? S'engouffrer dans la brèche ?

La gauche ne doit pas aller dans le même sens (inefficace) que des Maires de droite en région parisienne ou ailleurs qui se prennent pour des shérifs!!!

 

 

- Armer la police municipale.... le choix fait par J.F. Fountaine et sa majorité

Élu en 2014, J.F. Fountaine n'aura mis que 4 ans pour, sans débat public contradictoire, s'engouffrer dans une démarche sécuritaire afin de s'attirer les voix de la droite.

 

C'est Pierre Robin élu en charge de la sécurité qui lançait le sujet en Octobre 2014 à l'occasion du débat sur le renforcement des effectifs la police municipale :

« Une augmentation de l'effectif a hauteur d'une dizaine de fonctionnaires permettrait d'être plus présent sur des secteurs festifs comme le centre-ville, la cour du Temple, la rue Saint-Nicolas mais il est important de dire que la municipalité tient à ce que les policiers municipaux soient bien présents partout (2) dans la ville qui est relativement étendue », poursuit Pierre Robin.

 

En clair, début 2015, une brigade de nuit, armée et formée pour cela, pourrait être mise en place avec un service entre 23 heures et 3 heures.

Mise sur pied en avril 2017, l'armement de la brigade de nuit n'est intervenu qu'en juillet 2017 et ne se justifie toujours pas... sauf pour des raisons politiciennes. A ranger au rayon des investissements inutiles.

 

La vigilance citoyenne pour éviter la généralisation de l'armement.

 

 

- Critiquer oui ! Mais quelles solutions ?

Pour le Parti de Gauche, il s'agit de faire l'opposé de ce qui est réalisé aujourd'hui !

  • D'abord arrêter les suppressions d'emplois opérationnels dans la Police Nationale !
  • Ensuite, pour lutter contre la délinquance, il faut que les policiers reviennent sur le terrain et en nombre !

Ces policiers, appelés « proximiers », sont chargés de sillonner les rues, à pied, à VTT, ou en voiture, pour maintenir une présence apaisante et préventive ou au besoin jouer du bâton de la répression, une police républicaine, déchargée de la "culture du résultat et du chiffre".

 

En définitive, il s'agit de réaffecter un maximum de policiers dans les quartiers, au plus près des habitants et de leurs problèmes quotidiens. Tout le territoire doit être couvert, y compris la nuit !

 

Selon des spécialistes éminents, il y a deux problèmes à combattre : l'insécurité réelle que l'on peut estimer et maîtriser avec les techniques en vigueur, et le "sentiment d'insécurité" toujours difficile à apprécier, qui a été trop longtemps ignoré et qu'il convient aujourd'hui de prendre en compte. C'est tout à la fois une question de communication, d'écoute et de présence, donc de moyens humains.

 

Certes le Parti de Gauche est bien conscient que la police nationale ne peut pas tout, qu'elle n'est qu'un maillon dans une longue chaîne de partenaires sociaux.

 

Mais sous le régime de la droite sarkozyste ce sont tous les maillons qui sont affaiblis les uns après les autres, privés des moyens de leur activité ! Et ce n'est pas une police municipale, même renforcée et qui plus est armée qui permettra d'y faire face ni à Rochefort-sur-Mer, ni ailleurs, même pas à St Tropez !

 

Note :

[1Castaner favorable à "associer" le secteur privé en matière de sécurité

 

Pour en savoir plus :

- Faut-il nationaliser les polices municipales ? Face-à-face

- Police municipale armée : Fouras arme ses policiers, pas Tonnay-Charente

- Sécurité à La Rochelle : des caméras et des armes

- Charente-Maritime : vers une brigade de nuit armée à La Rochelle

- La Rochelle : la police municipale de nuit est désormais armée

- « Pourquoi il ne faut pas armer les policiers municipaux »

- Réponse au courrier de Gil Avérous sur l’armement policier en LBD et armes à feu à Châteauroux

Castaner favorable à "associer" le secteur privé en matière de sécurité

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  • Pour une Révolution citoyenne par les urnes
  • Retraité SNCF, engagé politiquement depuis l'âge de 15 ans, militant du PCF de 1971 à 2008, adhérent au Parti de Gauche et à la France Insoumise depuis leur création, ex secrétaire de syndicat, d'Union locale et conseiller Prud'homme CGT  de 1978 à 2022.
  • Retraité SNCF, engagé politiquement depuis l'âge de 15 ans, militant du PCF de 1971 à 2008, adhérent au Parti de Gauche et à la France Insoumise depuis leur création, ex secrétaire de syndicat, d'Union locale et conseiller Prud'homme CGT de 1978 à 2022.

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